"Aux États-Unis, les banques sous-estiment la catastrophe à venir »

John Plassard, Mirabaud Banque

ENTRETIEN. John Plassard est spécialiste en investissement chez Mirabaud Banque. Il analyse le risque auquel vont être exposées les banques face à l'impact de la crise sanitaire sur l'économie des États-Unis, en particulier l'avalanche prévisible de défauts de crédits à la consommation.

Publié le 18-05-2020 par Propos recueillis par Jérôme Cristiani

LA TRIBUNE - Vous qui suivez l'évolution de la conjoncture outre-Atlantique, est-ce que les banques américaines sont vraiment en meilleure posture que les européennes face à la crise du coronavirus?

JOHN PLASSARD - Tout d'abord, une remarque liminaire sur la rentabilité des banques américaines: il faut savoir que, globalement, elles bénéficient d'une législation plus souple qu'en Europe, ce qui leur permet de dégager des bénéfices « plus facilement » que leurs homologues européennes. Maintenant, avec la crise sanitaire sur le sol américain, les bénéfices des JPMorgan, Bank of America, Citi Group et autres Goldman Sachs, ont bien évidemment fondu comme neige au soleil au premier trimestre. Dans ce genre de crise, d'un côté les emprunteurs se font plus rares, et de l'autre, les banques sont moins enclines à prêter, tout le monde fuyant le risque. Certes, on a vu quelques établissements, spécialisés dans le trading, tirer profit de la volatilité en février et mars, mais cela est resté très localisé, très ponctuel.

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Le deuxième point important sur la situation des banques américaines, c'est qu'elles ont constitué des provisions pour faire face à des défauts de paiement prévisibles de la part des entreprises et des personnes physiques. Ce risque de défaut est aujourd'hui massif: il faut se rappeler qu'aux États-Unis, il y a 50 millions de personnes qui travaillent dans les services (notamment la restaurat

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