Un investissement important

Réunis hier à Luxembourg, les 20 Etats européens composant l'ESA ont décidé d'investir 9,8 milliards d'euros dans la conquête spatiale. Suite au succès récent de la mission Rosetta, l'exploration spatiale et le lancement de satellites semblent à nouveau avoir le vent en poupe pour les pays européens. Ils y voient également, à l'instar de la Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, «une réponse forte à la concurrence internationale dans un secteur stratégique pour la souveraineté européenne, pour son industrie, pour l'emploi».

En tout, ce  seront 9,8 milliards d'euros qui vont être investis : environ 200 millions iront à la mission Exomars, 800 millions à la station spatiale ISS, et 8 milliards pour les lanceurs.

Ariane, la grande bénéficiaire

Arianespace et ses lanceurs seront les grands bénéficiaires de cette décision. Ces huit milliards seront en effet affectés autant à la rénovation et à l'amélioration des lanceurs existants et de leurs installations de lancement, qu'au développement de nouveaux lanceurs, dont Ariane 6. Les fusées Ariane 5 et Vega recevront 4 milliards, pour des adaptations ainsi que pour la maintenance des installations dans le centre spatial de Kourou en Guyane.

Les 4 autres milliards serviront à développer Ariane 6, la fusée Vega dans sa version C, le booster au propergol que les deux nouveaux lanceurs utiliseront, ainsi qu'à construire un nouveau pas de tir spécifique pour ces fusées à Kourou.

Ariane, menacée par le nouveau lanceur américain SpaceX, pourra ainsi se relancer pour consolider sa place de leader, et Ariane 6 devrait l'y aider. En effet, le lanceur sera plus économique, et proposera deux versions différentes : Ariane 62, qui pourra lancer un satellite, et Ariane 64, qui en lancera deux simultanément. Dans ce cas, explique le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël, le prix de lancement pour deux satellites devrait avoisiner les 90 millions d'euros.