Faire face à la concurrence du e-commerce

Dans un long entretien au quotidien Les Echos, Alexandre Bompard, le patron de la Fnac, le distributeur de produits culturels et high-tech, est revenu sur les difficultés récentes que son groupe a traversées. Si la Fnac va mieux, c'est parce qu'elle a su renforcer ses parts de marché en lançant des magasins de proximité et de nouvelles familles de produit. Toutefois, la Fnac reste sous la menace du e-commerce, et en particulier d'Amazon.

Même si Amazon ne parvient toujours pas à être rentable, du moins sur son core business, la vente en ligne de produits culturels, les avantages du e-commerce dans la guerre des prix sont néanmoins nombreux, ne serait-ce que parce qu'il n'y pas de coûts immobiliers à assumer en dehors des entrepôts logistiques, contrairement au commerce traditionnel.

L'ouverture dominicale comme solution

Mais, selon Alexandre Bompard, le principal avantage du e-commerce, ce sont ses horaires d'ouverture, forcément adaptés aux modes de vie des individus, puisque la vente en ligne est possible 24h/24, et chaque jour de la semaine. Amazon réalise d'ailleurs 25% de son chiffre d'affaires le dimanche. C'est pourquoi Alexandre Bompard souhaite interpeler prochainement le gouvernement pour demander le droit d'ouvrir le dimanche dans le secteur de la distribution de produits culturels. Le patron de la Fnac ne comprend pas pourquoi ce que l'on autorise pour le bricolage et l'ameublement, moins touchés par l'impact du e-commerce, ne pourrait pas être possible pour le secteur des produits culturels. En outre, il estime qu' « ouvrir le dimanche des magasins culturels dans lesquels les gens peuvent se promener, feuilleter des livres, cela crée aussi du lien social en centre-ville ».

L'ouverture du dimanche est pour M. Bompard le seul moyen de rétablir une concurrence loyale face à des acteurs comme Amazon, qui bénéficient en outre d'une fiscalité scandaleusement avantageuse dans certains états européens, comme l'Irlande ou le Luxembourg.