La robotisation de l'aéronautique

Au terme d'une année 2013 prolifique, Airbus peut se targuer de carnets de commandes remplis. Pour autant, le fleuron de l'aéronautique européenne soufre d'une rentabilité inférieure de moitié à celle de son grand rival, Boeing. L'avionneur envisage ainsi une modernisation de son outil industriel, à travers la robotisation de ses usines. Contrairement à l'industrie automobile, où 57% du processus de production est d'ores et déjà automatisé, l'aéronautique reste en retard dans ce domaine. Les experts estiment en effet qu'une robotisation permettra à terme de diviser de moitié les cycles de production. Le projet d'Airbus, baptisé Asimov, rend hommage au célèbre écrivain de science-fiction, inventeur des trois lois de la robotique et auteur de l'ouvrage : Le Cycle de Fondation. Un projet de recherche résolument futuriste, délégué par Airbus à l'Institut Jules-Vernes de Nantes.

Asimov, le robot intelligent d'Airbus

Le développement d'un robot industriel nouvelle génération, capable de travailler en collaboration avec des ouvriers humains, s'inscrit dans la continuité d'études menées par EADS Innovation Works, la PME locale BA System et l'avionneur Airbus. Selon Stéphane Cassereau, directeur de l'Institut Jules-Vernes, Asimov est ainsi un "cobot", c'est-à-dire un robot "human friendly" spécialisé dans l'aide à l'assemblage. Installé sur une plateforme mobile, Asimov pourra ainsi travailler à côté des ouvriers de l'aéronautique, avec une extrême précision. A terme, les chercheurs envisagent une commande par le geste, la voix, voire même le regard. Les premiers robots Asimov devraient subir des tests en situation à l'usine de Saint-Nazaire en 2016, avant un déploiement à Nantes et Hambourg.