Champion des commandes

Le début du mois de janvier est le moment de dresser pour l'année précédente un bilan de la compétition acharnée que se livrent l'avionneur européen Airbus et son homologue américain Boeing. Pour 2015, sur le plan commercial, il n'y aura pas photo. Airbus a en effet dévoilé ce matin ses résultats, et son carnet de commandes est sans commune mesure avec celui de Boeing. Airbus a en effet enregistré en 2015, 1036 commandes nettes d'appareils de ses gammes, quand Boeing n'en a quant à lui engrangé que 768.

L'écart est considérable cette année, et, pour la troisième fois consécutive, Airbus a réussi à franchir le cap des 1000 commandes. Plusieurs contrats gigantesques sont venus soutenir cette performance, comme les 250 A320neo commandés par la compagnie indienne Indigo, et les 75 A330 destinés au marché chinois. Toutefois, cette nouvelle victoire ne doit pas cacher la baisse globale du nombre de commandes, puisque l'an dernier Airbus en comptabilisait 1456, et 1503 en 2013.

Production à la traîne

En revanche, sur le plan de la production, la palme de l'aéronautique 2015 est encore une fois décernée à l'avionneur américain Boeing. Ce dernier a en effet livré 762 avions en 2015, quand Airbus n'a pu en produire et livrer que 635. Ce chiffre constitue toutefois un record pour le groupe Airbus, mais il témoigne du sous-dimensionnement actuel de sa production. Boeing et tous ses sous-traitants ont très bien su augmenter les cadences, puisqu'ils ont livré 39 appareils de plus que l'an dernier. Airbus aussi a augmenté les cadences, mais l'avionneur européen a besoin d'une réelle modernisation et d'une extension de ses lignes de production. Il n'a ainsi livré l'an dernier que 6 avions de plus qu'en 2014.

Par ailleurs, le constructeur aéronautique toulousain n'a pas encore pu profiter de la montée en puissance de la production sur le programme A350, mais a dû subir le ralentissement du rythme de l'A330 dans sa version classique, volontairement réduit de 30%. Quand la montée en puissance de l'A350 aura atteint son régime de croisière, en 2018, ce sont 120 appareils de cette gamme qui seront produits par an. A l'avenir, Airbus devrait donc pouvoir aussi combler son retard en termes de livraisons.