Air Caraïbes renonce à Corsair

Air Caraïbes renonce à Corsair

Entrée en négociations exclusives avec TUI pour racheter Corsair, le Groupe Dubreuil, propriétaire d'Air Caraïbes, renonce à la fusion.

Publié le 05-03-2015 par Bertrand Dampierre

Echec soudain

 

Le projet semblait en bonne voie. La perspective de donner naissance à la compagnie leader sur les Antilles et de passer ainsi devant Air France était stimulante. Corsair apportait à Air Caraïbes une ouverture sur de nouvelles destinations, comme l'Afrique, l'Océan Indien, ou le Canada. En outre, comme l'avait précisé Pascal de Izaguirre, le Président de Corsair, « nos réseaux sont complémentaires et les équipes de direction se connaissent et s'estiment ». Tous les ingrédients paraissaient réunis, à commencer par la nécessaire « confiance ».

Pourtant, Corsair vient d'annoncer dans un bref communiqué de presse que « le Groupe Dubreuil et le Groupe TUI ont mis fin à leurs discussions ». Que s'est-il donc passé pour que le projet capote ainsi ?

 

 

Mobilisation des salariés de Corsair

 

Tout d'abord, l'hostilité des salariés au projet de fusion était très importante, exceptionnelle même. En effet, les salariés de Corsair se sont mobilisés le week-end dernier à travers une grève qui a réuni 95% des effectifs. Pour le prochain week-end, un nouveau préavis de grève avait été déposé, et une mobilisation comparable était attendue. Cette mobilisation a sans doute pesé très lourd dans l'échec des négociations, dont les salariés semblent s'attribuer avec fierté la responsabilité.

 

 

Les intentions de Dubreuil

 

Apparemment, les intentions affichées par le Groupe Dubreuil étaient très différentes de ses intentions réelles : d'un coté, Dubreuil insistait sur le fait qu'il n'y aurait pas de plan social chez Corsair ; de l'autre, l'idée était de créer une nouvelle structure pour y transférer les personnels de Corsair et d'Air Caraïbes. Cette structure n'aurait pas permis aux personnels de bénéficier des mêmes avantages sociaux et des mêmes conditions salariales, et le transfert vers la nouvelle entité pouvait aussi être l'occasion de se débarrasser de tous ceux qui n'accepteraient pas les nouvelles conditions. D'où l'hostilité des salariés, et l'échec des négociations.

En attendant, Corsair est toujours en pertes, et toujours à vendre.   

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