"À Bruxelles, il y a un changement d’état d’esprit sur les enjeux de souveraineté" (Thomas Courbe) (11/11)

Thomas Courbe

Le patron de la DGE revient sur la politique nouvelle du gouvernement visant à protéger les grands groupes et les pépites industrielles et technologiques françaises des appétits étrangers.

Publié le 16-01-2020 par Propos recueillis par Michel Cabirol et Pierre Manière

LA TRIBUNE -Comment la France protège-t-elle ses entreprises et ses pépites des groupes étrangers ?

THOMAS COURBE - La DGE, sous l'autorité de Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, a mis en place une stratégie nouvelle. Désormais, notre politique de développement économique, industriel et de soutien à l'économie est étroitement corrélée à la politique de sécurité et de souveraineté économiques. C'est la raison pour laquelle, à l'occasion de ma nomination, les postes de commissaire à l'information stratégique et à la sécurité économique et de directeur général des entreprises ont été fusionnés. Depuis un an, nous avons renforcé la protection de nos actifs stratégiques. De grandes entreprises faisaient déjà l'objet de l'attention des pouvoirs publics, mais nous avons inclus d'autres acteurs importants, comme les laboratoires de recherche ou les startups.

Avez-vous une cartographie de ces acteurs ?

Absolument. Et c'est nouveau. Nous avons élaboré une cartographie précise de l'ensemble des actifs stratégiques que nous souhaitons particulièrement protéger. Celle-ci est mise à jour au quotidien. Elle n'est pas publique. Mais l'enjeu porte plutôt sur les plus petites entreprises. Certaines PME peuvent avoir beaucoup de valeur, et il faut les avoir identifiées elles aussi pour être en mesure de mieux les protéger contre tout type de menace.

Revenons sur un cas ancien. Beaucoup estiment qu'en 2014 la vente de l'équipementier télécoms Alcatel au finlandais Nokia a co

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