Wild France pourrait fermer ses portes au Houlme

Wild France pourrait fermer ses portes au Houlme

L'usine normande est sous la menace d'une fermeture, sous forme de transfert des activités en Pologne. En tout, 48 salariés pourraient être sacrifiés.

Publié le 07-09-2015 par Aglaë Derouen

Victime de rachats successifs

 

L'inquiétude est vive dans la population et chez les élus de la vallée du Cailly, au Nord de Rouen. L'usine Wild France du Houlme est en effet menacée de fermeture. L'usine produit des parfums et saveurs à partir de fruits destinées aux secteur de la fabrication de produits laitiers et de la confiserie. Daniel Grenier, le Maire du Houlme a organisé ce week-end une manifestation pour défendre l'emploi dans sa commune et sauvegarder l'usine : « Depuis une trentaine d'années, cette entreprise agroalimentaire tourne sous divers noms et directions. Et des experts financiers ont confirmé la rentabilité de l'entreprise qui fait des bénéfices. Alors pourquoi la fermer ? » se demande l'édile de la commune.

Ce sont en tout 48 emplois qui se trouvent ainsi menacés. De rachat en rachat, l'effectif n'a cessé de diminuer, alors que l'usine appartient à chaque fois à un groupe agroalimentaire de plus en plus important, mais dont les logiques financières priment sur l'économie réelle et risquent maintenant de sacrifier l'usine, accusée d'être en déficit permanent. Aujourd'hui, Wild France appartient au groupe allemand Wild Dairy, lui même détenu par la multinationale américaine spécialisée dans l'agroalimentaire Archer Daniels Midlands.

 

 

Délocalisation rampante

 

Selon Daniel Grenier, « l'entreprise pourrait continuer, mais depuis 2008, elle doit verser une somme importante de son chiffre d'affaires annuel à la société mère en Allemagne. C'est donc ainsi que le déficit permanent est créé lorsqu'une multinationale veut fermer une entreprise pour la délocaliser ».

Car c'est bien de délocalisation qu'il s'agit ici. En effet, l'activité des autres usines du groupe situées en Pologne ou en Allemagne ne cesse de croître, alors que celle de Wild France situé sur la commune du Houlme est chaque année réduite. En outre, le service commercial a déjà été supprimé, de même que la R&D, deux activités transférées en Allemagne, supprimant déjà 25 emplois. C'est donc maintenant l'activité de production elle-même qui devrait être délocalisée, condamnant définitivement le site haut-normand.

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