Deux ans de palabres

Depuis presque deux ans, Stéphane Richard répétait à qui voulait l'entendre qu'Orange n'avait pas vocation à demeurer le principal actionnaire de Dailymotion, et que l'opérateur français de télécommunication souhaitait trouver un partenaire pour l'épauler dans le développement de cette pépite française de l'Internet, numéro 2 mondial de la vidéo en ligne derrière Youtube. Avec 128 millions de visiteurs uniques par mois, la plateforme française de vidéos occupe la première place du classement européen, même si elle est encore largement distancée par Youtube.

De nombreux échecs

Après avoir cherché à convaincre Yahoo, puis Microsoft, puis un groupe hongkongais, après s'être heurté à l'hostilité d'Arnaud Montebourg, puis aux réticences d'Emmanuel Macron, qui préféraient tous deux un partenaire français, ou, à défaut, européen, pour cette opération, Orange a fini par rencontrer l'écoute attentive de Vincent Bolloré et susciter l'intérêt de Vivendi. Entrés en négociations exclusives en avril dernier, les deux groupes ont procédé aujourd'hui à la cession à Vivendi des 80% détenus par Orange dans le capital de Dailymotion.

Une acquisition stratégique pour Vivendi

Pour Vivendi, cette acquisition fait sens, depuis son désengagement presque total du secteur de la téléphonie mobile : « Cette acquisition s'inscrit au coeur de la stratégie numérique de Vivendi », a déclaré le groupe dans un communiqué de presse.

En outre, assis sur un trésor de guerre, principalement alimenté par la cession de SFR, le groupe de médias français fait en plus une bonne affaire, car ce rachat ne lui coûte que 217 millions d'euros.