Tom Enders, splendeurs et décadence d'un règne qu'il a voulu sans partage

Tom Enders

ENQUÊTE. Le patron allemand qui a transformé Airbus en sept ans de règne lâche le manche le 10 avril. Retour sur ses succès et ses échecs. Il part avec un chèque de 37 millions d'euros, mais en ayant multiplié par plus de quatre le cours de Bourse...

Publié le 08-04-2019 par Michel Cabirol

Avec le départ de Tom Enders, c'est réellement la fin d'une époque à Airbus. Celle des géants et surtout des pionniers (Fabrice Brégier, Marwan Lahoud, François Auque et bien d'autres avant...), qui ont participé à la création d'EADS, devenu le 1er juillet 2014 Airbus. Bien sûr, après dix-neuf ans dans les instances dirigeantes du groupe, Tom Enders a lutté pour rempiler et effectuer un troisième et dernier mandat. L'homme est aussi « courageux » selon ses partisans et ses rivaux - que tenace. Et à l'image de John Wayne, l'un de ses « philosophes préférés », comme il l'avait écrit dans un courrier adressé aux salariés en janvier 2018, sa résilience n'est plus à démontrer. Lui qui est un « casse-cou et n'a pas de peur physique », aux dires d'un proche, a mené beaucoup de combats et obtenu de nombreux succès pour sa survie mais aussi pour faire avancer Airbus vers des objectifs ambitieux.

Finalement, sa victoire à la Pyrrhus fin 2017 contre le directeur exécutif Fabrice Brégier (aujourd'hui président de Palantir France) dans un contexte d'affaires de corruption a eu raison de l'indestructible « Major Tom », lui qui a pourtant résisté à la chancelière d'Allemagne, Angela Merkel. Son entourage proche - Peter Hintze voulait sa tête en 2012. Sans succès. Mais fin 2017, c'est la fin de la route pour Tom Enders, trahi par son conseil d'administration, manoeuvré par Denis Ranque, l'ex-patron de Thales.

Composé de membres indépendants, le conseil, qu'il avait pourtant façonné, s'est re

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