Un groupe qui va bien et embauche

Le groupe français spécialisé dans la défense, la sécurité, et la construction aéronautique et spatiale a annoncé ce matin en grande pompe le recrutement de 6 000 nouveaux collaborateurs durant l'année 2016, dont plus d'un tiers en France. Ces nouveaux postes concerneront essentiellement les ingénieurs, et seront concentrés dans la recherche et le développement, ainsi que dans la cyber sécurité.

Cette annonce a été faite par Patrice Caine, le Président Directeur général de Thales, à l'occasion de la visite du Président de la République François Hollande dans l'usine de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. Il va de soi que cette annonce sert les intérêts de François Hollande, qui s'évertue à faire passer le message selon lequel la France est enfin sur la voie du redressement, de la reprise, et de la croissance. Mais il marque surtout, pour Thales, une volonté de poursuivre et de soutenir un développement de plus en plus fulgurant. L'an dernier, le groupe avait déjà procédé à 4 500 embauches. Avec les 6 000 de l'année 2016, ce sont donc 10 500 nouveaux emplois qui auront été créés par ce seul fleuron de l'industrie française.

Les bénéfices d'une stratégie de conquête

Depuis des années, Thales investit dans l'innovation, et dans l'outil de production. En quête de nouveaux marchés, il n'a pas hésité à injecter plus de 6 milliards d'euros dans des usines au sein de pays émergents. Il ne s'agissait pas de délocalisations à proprement parler, mais plutôt d'une stratégie consistant à se rapprocher des zones où des besoins en matière de sécurité, de défense, et de construction aéronautique et spatiale allaient émerger. Ces investissements lui ont permis de décrocher de nouveaux contrats, dont les bénéfices sont partagés entre les économies locales des pays où le groupe s'est installé, et la France.

Par ailleurs, Thales profite aussi, en tant que sous-traitant, de certaines commandes décrochées par d'autres entreprises du secteur. Quand Dassault Aviation vend un Rafale, cela profite aussi à Thales et à ses équipements embarqués.

De ce point de vue, le contrat du siècle obtenu par DCNS en Australie devrait également profiter à Thales, qui fabrique des systèmes de sonars équipant les sous-marins. À ce titre, le contrat de DCNS pourrait engendrer la création de 600 emplois chez Thales.