Un nouvel accord souhaité par la direction

Comme l'avait annoncé Carlos Ghosn en février dernier, Renault souhaite parvenir à la signature d'un nouvel accord de compétitivité avec les représentants des salariés. Le dernier accord, qui remonte à 2013, lui paraît en effet dépassé, et il souhaite définir les conditions nécessaires à assurer au constructeur automobile français un avenir pérenne et profitable.

C'est dans cet esprit que la direction du groupe lance ce matin une négociation, préparée en amont dans des groupes de travail depuis le mois de mai, négociation que le patron de Renault espère sereine et permettant de parvenir à des engagements clairs, assumés, et qui « garantissent une paix sociale », pour reprendre ses propres mots.

Les syndicats veulent partager les richesses

Mais la tâche de Carlos Ghosn et de la direction de la marque au losange s'avère plus compliquée qu'il y a 3 ans. En effet, depuis, le groupe s'est redressé et dégage des profits substantiels, autant grâce à sa stratégie sur les véhicules low cost à l'international que grâce au succès de ses récents modèles sur le marché européen, comme le crossover compact Captur.

Par conséquent, les syndicats seront moins enclins à accepter de nouveaux sacrifices, et plus prompts à arguer qu'ils n'en ont déjà que trop acceptés ces dernières années. Les organisations syndicales disposent donc d'une marge de manoeuvre plus étendue, et souhaitent avant tout que cet accord, négocié au sein d'un groupe dont les résultats n'ont jamais été aussi bons, parvienne à mettre en place une logique de partage des profits avec les salariés. Tout le paradoxe est là : si la situation est plus sereine, les négociations s'annoncent donc plus tendues.