Pourquoi l'opérateur mobile SoftBank rachète un hedge fund

Masayoshi Son

Le japonais SoftBank s'offre pour 3,3 milliards de dollars le fonds alternatif américain Fortress. Il va renforcer son expertise dans la finance en vue du lancement de son fonds d'investissement dans la technologie de 100 milliards de dollars. Et se dessine un avenir de Warren Buffett d'Asie.

Publié le 17-02-2017 par Delphine Cuny

Si un opérateur mobile comme Orange rachète une banque (celle de Groupama) et fait du capital-risque (Iris Capital et Orange Digital Ventures), pourquoi ne pas se diversifier dans un fonds d'investissement ? C'est la voie choisie par SoftBank, le géant japonais qui n'a jusqu'ici de « bank » que le nom : le numéro trois du mobile nippon, qui a pris le contrôle du troisième opérateur américain, Sprint, il y a quatre ans, vient de mettre 3,3 milliards de dollars en cash sur la table pour s'offrir le fonds alternatif new-yorkais Fortress Investment, coté à Wall Street, et gérant 70 milliards de dollars d'actifs. Un peu comme si Orange ou Iliad rachetait Eurazeo.

« L'excellent track record de Fortress parle de lui-même et nous sommes impatients de bénéficier de son leadership, de sa vaste expertise et de sa plateforme d'investissement de rang mondial » justifie dans un communiqué Masayoshi Son, fondateur et PDG de SoftBank.

Devenir un incubateur géant mondial

Cet intérêt pour la finance n'est pas une lubie soudaine. Boulimique d'acquisitions (le fabricant de puces pour smartphones ARM lui a coûté 32 milliards l'été dernier) et de paris un peu fous, le milliardaire japonais a toujours été très actif en matière de prises de participations, parfois décidées en cinq minutes, de Yahoo Japan à Alibaba. Son fonds de corporate venture, SoftBank Capital, a investi dans une vingtaine de startups en deux ans, dont Treasure Data, Grab et PayActiv.

Le deuxième homme le plus riche du Japon, à

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