Pour les "Gilets jaunes", "Nous ne sommes pas en démocratie !"

Les "gilets jaunes" toujours soutenus par 70% des francais

En ces moments de rupture sociétale peut-on questionner la démocratie représentative ? Et comment ? Par Beatrice Mabilon-Bonfils, Auteurs fondateurs The Conversation France

Publié le 22-12-2018 par Beatrice Mabilon-Bonfils

« Nous ne sommes pas en démocratie » est l'un des leitmotivs des gilets jaunes, mettant en question la démocratie représentative dans sa consistance et sa forme en appelant parfois de leurs voeux la tenue d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC), voire même l'idée d'une assemblée constituante tirée au sort. Les réponses bien pensantes les renvoient immédiatement dans les cordes :

« Nous vivons un état de droit, nous avons la liberté de paroles et d'opinions, ils ne savent pas ce qu'est LA démocratie ».

Un peu comme si la voix des sans voie(x), que nous décryptions dès 2002 dans un article sur la sociologie des votes « périphériques », trouvait aussi une autre alternative que le vote d'extrême-droite.

Bien sûr, la revendication d'un partage plus équitable des richesses est au coeur du mouvement mais cela est loin de l'épuiser. Peut-on questionner la démocratie représentative ? Tel est en substance l'un des enjeux de ce débat.

Démocratie participative

« Dans son principe, comme dans son origine historique, la représentation est le contraire de la démocratie. » écrit le philosophe Jacques Rancière.

Notre système serait-il alors d'essence aristocratique ? Le principe de l'élection de représentants implique en effet un choix et donc l'établissement de distinctions entre les citoyens. Ce serait donc une idée d'origine aristocratique qui s'oppose à celle, démocratique, d'égale compétence de chacun à prendre les décisions collectives. Pour les grecs et les romains « est démocratiq

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