Macron menace Renault de légiférer sur le salaire de Ghosn

Macron menace Renault de légiférer sur le salaire de Ghosn

Emmanuel Macron brandit la menace d'une loi limitant les salaires des grands patrons, pour contraindre les administrateurs à suivre l'avis des actionnaires qui récusent le montant des rémunérations de Carlos Ghosn.

Publié le 04-05-2016 par Bertrand Dampierre

Menace de légiférer

 

Répondant à la question d'un député sur le salaire mirobolant de Carlos Ghosn, Emmanuel Macron durcit le ton et menace Renault de légiférer si le conseil d'administration poursuit son intention de confirmer le salaire de Carlos Ghosn, et d'aller ainsi à l'encontre du vote de l'Assemblée générale des actionnaires. Dans sa réponse au député, le patron de Bercy a affirmé qu'il lui paraissait nécessaire que « le conseil d'administration de Renault se réunisse à nouveau pour tirer les conséquences de ce vote ». Avant de brandir la menace légale, pour forcer le conseil d'administration à « en tirer toutes les conséquences dans les prochaines semaines, sans quoi nous serions conduits en effet à légiférer ».

Malgré le vote contraire de l'Assemblée générale, qui avait refusé à 54% de confirmer les 7,2 millions d'euros accordés au patron de la marque au losange pour un simple mi-temps, les administrateurs avaient en effet choisi de faire fi de la position des actionnaires, et de ne faire que peu de cas du code de bonne conduite en matière de rémunération de l'AFEP-MEDEF.

 

Un salaire mirobolant

 

Le salaire de Carlos Ghosn, qui, Renault et Nissan cumulés, atteint plus de 15 millions d'euros, est en effet jugé indécent par la majorité des actionnaires, autant que par l'opinion publique. Cette affaire fait suite à de nombreuses autres, comme celle de la retraite chapeau de Gérard Mestrallet chez Engie, du welcome bonus d'Olivier Brandicourt chez Sanofi.

Lors de ces précédentes affaires, le gouvernement avait déjà rué dans les brancards, voire pris des dispositions, notamment sur les retraites chapeaux. Il se pourrait bien que, cette fois-ci encore, il en profite pour établir un dispositif législatif limitant les rémunérations. D'ailleurs, celle de Carlos Ghosn, si brillant soit-il, est sans commune mesure avec le salaire moyen, déjà très élevé pourtant, d'un patron d'une entreprise du CAC 40.

Ce conflit risque également de s'envenimer, car les accrochages entre Bercy et le patron de Renault et Nissan ont été vifs et fréquents durant ces derniers mois.

Les dernières actualités