Les salariés de La Redoute tirés au sort pour le travail du soir
Confrontée au manque de volontaires pour le travail du soir, la direction de La Redoute envisage de recourir à un étrange mode de désignation : le tirage au sort. Une pratique qui soulève la colère des salariés.
Publié le 08-10-2015 par Aglaë Derouen
Tirage au sort
La célèbre entreprise nordiste de vente par correspondance va mettre en place une nouvelle organisation du travail dans son site dédié à la logistique, basée sur deux tranches horaires : 6h-13h20 et 14h-21h20. Cette réorganisation est nécessaire pour faire face au développement de la vente en ligne, tenir les délais de livraison de plus en plus courts, et contrecarrer le leadership d'Amazon, qui, compte tenu des nombreux services qu'offre aux acheteurs en ligne le géant américain, est devenue la marque préférée des français dans le domaine de la distribution. La direction de La Redoute résume ainsi la situation à laquelle le groupe de VPC se trouve confronté : « Sur le marché du e-commerce, il faut que l'entreprise soit capable de préparer le soir-même les commandes enregistrées avant 20 heures, ce qui oblige la présence du personnel jusqu'à 21 heures au moins ».
Mais cette réorganisation pose un problème de taille en matière de ressources humaines. Au départ, les équipes devaient être constituées sur la base du volontariat. Mais rares sont les volontaires qui acceptent de travailler dans l'équipe dite du soir, et de rentrer chez eux vers 22 heures. Devant cette carence qui met le projet en péril, la direction a donc évoqué lors de négociations avec les syndicats, portant précisément sur cette réorganisation, la possibilité de composer les équipes sur la base du tirage au sort. Une idée qui n'a rencontré qu'hostilité chez les représentants syndicaux et le personnel de la plate-forme logistique de La Martinoire, à Wattrelos.
Colère des salariés
Fabrice Peeters, délégué CGT, ne décolère pas : « C'est inacceptable de jouer la vie des salariés au tirage au sort » a-t-il déclaré à nos confrères de La Voix du Nord. Le travail du soir pose en effet de nombreux problèmes aux salariés qui sont aussi parents, notamment en terme d'impact sur la vie familiale. En rentrant à 22 heures chez eux, ils ne verront bien évidemment plus leurs enfants, même s'ils auraient en retour la possibilité de les voir plus le matin. La vie sociale des salariés serait elle aussi impactée, au-delà des conséquences évidentes sur la vie familiale. Mais outre ces considérations sur l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, cette réorganisation fait ressurgir d'anciennes tensions au sein du groupe. En effet, l'enseigne de VPC autrefois célèbre pour ce service, a abandonné il y a quelques années sa promesse d'une livraison en « 24 heures chrono ». Cet abandon s'était traduit par de nombreux licenciements. Les salariés et les syndicats estiment donc qu'ils ont déjà, par le passé, pu livrer leurs clients en 24 heures, et qu'ils pourraient à nouveau le faire, sans avoir besoin de travailler le soir, à condition que l'on procède à nouveau à des embauches.
Devant ce tollé général, la direction de La Redoute cherche à calmer le jeu en précisant qu'il ne s'agit que d'une idée de solution de dernier recours, en cas d'échec des négociations.
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