Les rejets d'Alteo dans les Calanques autorisés

Les rejets d'Alteo dans les Calanques autorisés

La commission d'enquête publique a rendu un avis favorable sur la demande d'autorisation de l'industriel Alteo de poursuivre ses rejets de résidus de bauxite dans le Parc National des Calanques.

Publié le 11-11-2015 par Bertrand Dampierre

Avis favorable

 

La commission d'enquête publique ayant rendu un avis favorable, la société Alteo Gardanne va de nouveau être autorisée. Alto pourra donc rejeter ses résidus au large de Cassis. Toutefois, suite à un perfectionnement des méthodes de production et de retraitement des résidus, il ne s'agira plus de boues rouges, mais seulement d'un effluent liquide. Suite à cet avis favorable, le préfet devra prendre une décision, pour confirmer ou non l'autorisation de demande de concession sur le domaine maritime pour rejet d'effluents.

Depuis 50 ans, l'usine d'aluminium située à Gardanne bénéficie d'un droit de rejet de ses résidus de production d'alumine au large de Cassis, en plein coeur du Parc National des Calanques, espace naturel très protégé où de nombreuses activités sont interdites ou réglementées. L'usine de production d'alumine appartenait initialement à Péchiney, puis est passée dans le giron du géant australien de l'aluminium Rio Tinto, avant d'être cédée à un fonds d'investissement américain, HIG, et rebaptisée Alteo Gardanne.

 

 

 

Hostilité contre les rejets

 

Ces résidus sont des boues rouges, principalement chargées de bauxite, le minerai qui sert à la fabrication de l'alumine. Leur autorisation de rejet à la mer expirera au 31 décembre, et la question posée à la commission d'enquête publique depuis quelques années est tout simplement celle de son renouvellement. En septembre 2014, le conseil d'administration du Parc National des Calanques avait choisi de prolonger cette autorisation de rejet à titre dérogatoire pour 30 ans, mais les élus et les pouvoirs publics avaient obtenu la constitution et la saisie d'une commission d'enquête publique.

En attendant les résultats des travaux de la commission d'enquête publique ad hoc, riverains, écologistes, pêcheurs, experts ne cessent de militer contre l'accord d'une nouvelle autorisation de rejet. Les pêcheurs, autant que les spécialistes de biologie marine, ont ainsi pointé du doigt la dangerosité supposée des produits rejetés. Selon eux, il pouvait y avoir de la soude, de l'arsenic, et des métaux lourds, puisque ces produits sont utilisés dans la production d'alumine.

Même Ségolène Royal, estimant que seul le préfet pouvait accorder cette autorisation, au terme d'une instruction menée par les services compétents de l'Etat, était montée au créneau. La ministre avait ainsi demandé que soient effectuées des études complémentaires, en particulier sur les répercussions de ces rejets sur la faune et la flore marines. Mais la commission d'enquête n'est donc pas allée dans le sens des revendications des opposants.

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