Le mythe du "winner-takes-all" revisité

gafa

OPINION. Les GAFA ont acquis chacun une position si dominante que les économistes se demandent si de tels monopoles peuvent être mis à mal par la concurrence. Au delà de la spécificité liée à la plate-forme numérique, de nombreux exemples montrent que cette domination n'est pas sans recéler certaines faiblesses. Par Charles Cuvelliez, professeur, ULB.

Publié le 25-01-2019 par Charles Cuvelliez

Il y a un certain fatalisme à affirmer qu'on ne peut plus rattraper les géants du net : à quoi bon concurrencer Google, Whatsapp, Facebook ou Amazon. Ils ont tellement d'utilisateurs qu'on ne convaincra jamais un seul d'entre eux à changer de plate-forme car il s'y retrouvera tout seul, incapable de communiquer avec quiconque. Le « winner-takes-all » nous ôte tout remord à taxer ces géants du web qu'aucune concurrence n'égratignera (un projet de loi est en préparation pour fin février : tout géant numérique avec un chiffre d'affaire > 750 millions d'euros dont 25 en Europe y passera).

Communiquer, c'est la clé pour comprendre leur succès: ces plates-formes ne servent qu'à cela. Dans ces cas-là, la valeur du réseau augmente au fur et à mesure qu'on peut communiquer avec plus d'amis (Facebook), de collègues (Skype), d'amis, de membres de sa famille ou même d'inconnus occasionnels (WhatsApp). Le succès d'Amazon tient pourtant déjà à d'autres facteurs : peu nous chaut qu'il y a des millions d'autres acheteurs sur Amazon. Sa valeur tient aux économies d'échelle et de gamme qu'Amazon a pu construire grâce à sa taille.

Plusieurs types d'interactions

Communiquer n'est qu'une forme d'interaction des plates-formes. Il y a d'autres types d'interactions. Prenons les sites qui proposent des jeux vidéo : si certains utilisateurs plébisciteront les plates-formes qui les connectent avec un maximum de joueurs (l'effet réseau), d'autres seront à la recherche de jeux au graphisme léché ou d'un

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