Le lunetier Logo au bord du précipice

Le lunetier Logo au bord du précipice

Le lunetier jurassien Logo est au bord de la cessation de paiement, faute d'avoir vu ses contrats avec LVMH renouvelés. Le groupe de luxe français a en effet préféré faire produire ailleurs qu'en France ses lunettes sous les marques Fred et Tag Heuer.

Publié le 21-09-2016 par Aglaë Derouen

Un nouvel Astom

 

Dans le Jura, un drame analogue à celui qui se joue à Belfort avec Alstom est en train de se dérouler. Le lunetier Logo, implanté dans la commune jurassienne de Morez depuis sa création, redoute la liquidation judiciaire. Le site de production est ainsi menacé de fermeture, mettant en péril 220 emplois. Hier, une marche silencieuse a regroupé 300 personnes en soutien à l'entreprise et à ses salariés.

Placée en redressement judiciaire depuis le mois de mai dernier, l'entreprise jurassienne n'a pas trouvé de repreneur pour l'instant. La clémence du tribunal de commerce lui a permis d'obtenir une prolongation du délai de dépôt des offres de reprise jusqu'au 4 octobre, mais l'échéance paraît bien proche, et aucun repreneur ne semble avoir l'intention de se manifester. Au grand désespoir des salariés, mais aussi des élus et des habitants de la commune, l'épée de Damoclès suspendue au-dessus du lunetier pourrait donc très prochainement tomber et causer sa mort.

 

Lâché par LVMH

 

Comment a-t-on pu en arriver là, alors que l'entreprise Logo est reconnue pour son savoir-faire et la qualité de ses productions ? Tout simplement parce que le numéro 1 mondial du luxe, le groupe français LVMH, a décidé de ne pas renouveler les contrats de fabrication sous licence qui le liaient depuis 20 ans à Logo, pour ses marques Fred et Tag Heuer. LVMH a en effet pris la décision de ne plus produire en France, pour augmenter les marges sur ces produits d'entrée de gamme dans l'univers du luxe que sont les montures et les lunettes de soleil.

Or 97 % de la production du site de Morez reposait sur ces contrats, comme si Logo n'avait en fait qu'un seul et unique client. Ceci explique également le peu d'empressement qu'ont les repreneurs à se manifester. 

En désespoir de cause, les salariés, la direction et les élus locaux espèrent que le gouvernement saura se mobiliser en leur faveur comme il semble le faire actuellement pour l'équipementier ferroviaire.

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