Le Gabon accuse Veolia de pollution

Le Gabon accuse Veolia de pollution

Surenchère dans la crise : le gouvernement gabonais accuse Veolia d'avoir pollué tous les sols des installations de la SEEG (Société d'énergie et d'eau du Gabon).

Publié le 28-02-2018 par Guilhem Baier

Surenchère et nouvelles accusations

 

Le gouvernement gabonais, par la bouche de son porte-parole, le ministre de la Communication Alain-Claude Bilie By Nze, a accusé Veolia de pollution sur les sites gérés par la SEEG, son ancienne filiale gabonaise, réquisitionnée récemment par l'état, en date du 16 février dernier. « Sur la quasi-totalité des sites exploités par la SEEG, il existe d'importants dégâts environnementaux », a déclaré Alain-Claude Bilie By Nze.

Le ministre de la Communication a dressé devant la presse gabonaise un tableau apocalyptique des exactions supposées être commises par Veolia, selon lui : « Les huiles et carburants sont déversés à même le sol, sans protection, sans aucune précaution, en violation flagrante du code de l'environnement ».

Théâtral comme à son habitude, Alain-Claude Bilie By Nze a fait feu de tout bois pour attiser les braises d'une haine contre Veolia: « Est-il possible que les sites d'exploitation d'une entreprise comme Veolia en France présentent autant de dégâts sur l'environnement ? Est-il possible qu'en France, Veolia déverse dans les rivières des hydrocarbures et des huiles usagées ? », a demandé Alain-Claude Bilie By Nze, prenant les journalistes à témoin.


Des accusations sans fondements

 

La réponse de Veolia, qui ne souhaite pas se laisser traîner dans la boue sur la base de fausses accusations, n'a pas tardé. « Il est surprenant que toutes les instances de contrôle des autorités publiques [...] n'aient jamais mis en lumière de dégâts environnementaux, alors qu'elles ont diligenté des audits tout au long de la concession », a souligné un porte-parole de Veolia auprès de nos confrères de l'AFP. Selon lui, « la SEEG est soumise à des audits réguliers des autorités gabonaises, plus d'une dizaine ces dix dernières années », et ces contrôles n'ont jamais fait apparaître une quelconque irrégularité, et surtout pas des cas de pollutions telles qu'Alain-Claude Bilie By Nze les décrit.

Gêné par les éventuelles conséquences juridiques de sa réquisition de la SEEG, le gouvernement gabonais prend les devants et accuse Veolia, cherchant au minimum à créer un climat d'hostilité envers le géant mondial des services à l'environnement. « Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage », dit le proverbe. Un proverbe qui tient lieu de stratégie au régime d'Ali Bongo Ondimba depuis toujours et lui a permis de se maintenir au pouvoir malgré une défaite à l'élection présidentielle et des fraudes électorales massives et avérées.

 

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