Résultats décevants

LafargeHolcim a publié ce matin ses premiers résultats trimestriels depuis la fusion entre le cimentier français et le cimentier suisse. Sur le marché du ciment, l'activité principale du groupe, LafargeHolcim est confronté à un contexte économique international particulièrement difficile, puisque les activités de construction, fortes consommatrices de ciment et de béton, stagnent en Europe et connaissent dans certains pays émergents un fort recul. La demande de ciment a en effet été « moins importante que prévu dans un certain nombre de pays, avec l'impact d'un ralentissement économique, notamment au Brésil et en Chine, et d'une absence de projets d'infrastructures en Inde », a déclaré le groupe dans son communiqué de presse.

Par ailleurs, les marchés nationaux des deux entités fusionnées, la France et la Suisse, se sont révélés très peu dynamiques. En outre, contrairement à d'autres entreprises de secteurs différents, les taux de changes se sont aussi révélés défavorables, ce qui a pesé sur les résultats, en particulier à cause de sa nouvelle devise de référence, le franc suisse. Le chiffre d'affaires du leader du ciment et des granulats a ainsi régressé de 8,7 à 7,8 milliards de francs suisses, et l'EBITDA enregistré un recul de 16,1%, à 1,6 milliard de francs suisses. Ces résultats sont nettement inférieurs aux prévisions des analystes.

Des objectifs stratégiques prudents

Cette présentation des résultats a aussi été pour le cimentier franco-suisse l'occasion de dévoiler les grandes lignes de son plan stratégique triennal, qui sera intégralement présenté aux investisseurs le 1er décembre 2015. On sait ainsi que LafargeHolcim souhaite générer entre 2016 et 2018 un cash flow libre de 10 milliards de francs suisses au minimum et atteindre un EBITDA de 8 milliards de francs suisses. Pour satisfaire les investisseurs, le groupe prévoit aussi un versement de dividende de 1,50 franc suisse par action en 2015.

Le plan de LafargeHolcim a été conçu sur une hypothèse pessimiste, où le marché des matériaux de construction n'enregistre aucune reprise. Par conséquent, pour Eric Olsen son Président, « si la reprise des marchés mondiaux était plus rapide et solide, le groupe bénéficierait d'un effet de levier opérationnel plus important ». Les mesures prises vont donc principalement concerner les synergies possibles, dans une optique de réduction des coûts et d'amélioration de la marge opérationnelle du groupe. D'ici à la fin de l'année 2015, ce sont déjà 100 millions de francs suisses de synergies qui devraient être réalisées.