La suppression de l'écotaxe menace Vinci et Eiffage

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Ce dimanche, le Secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, a critiqué vivement les profits « inacceptables et immoraux » des sociétés d'autoroutes. Ces dernières devront sans doute compenser le manque à gagner que représente l'abandon de l'écotaxe.

Publié le 13-10-2014 par Bertrand Dampierre

La « rente autoroutière » en question

 

L'Autorité de la Concurrence avait dénoncé le mois dernier les profits réalisés par les sociétés concessionnaires qui exploitent les autoroutes en France. Les sages de la rue de l'Echelle s'indignaient devant cette « rente autoroutière », et proposaient quelques solutions destinées à remettre à plat tous les contrats de concessions. Vinci et Eiffage, qui possèdent l'essentiel du réseau, étaient particulièrement visées par ces critiques.

 

 

Translation du principe « pollueur-payeur »

 

Après le surprenant abandon de l'écotaxe, cette « rente autoroutière » devient une aubaine pour le gouvernement. Si les transporteurs ne peuvent ou ne veulent pas payer l'écotaxe, pourquoi ne pas faire reposer cette charge indirectement sur les concessionnaires qui s'enrichissent du transport routier terrestre ?

C'est le raisonnement de la Ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, et celui du Secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert. Au nom du principe « pollueur-payeur », les sociétés d'autoroutes devraient donc devenir la cible des prélèvements étatiques. Ceci est particulièrement inquiétant pour Vinci et Eiffage, dont l'essentiel des bénéfices depuis la crise repose sur les activités autoroutières.

 

 

Des sociétés protégées par contrats

 

Depuis la privatisation des sociétés d'autoroutes en 2006, les contrats qui lient les sociétés concessionnaires et l'État comportent de nombreuses clauses qui garantissent une exploitation selon un système gagnant-gagnant. Il est ainsi prévu que tout effort d'investissement demandé, ou toute taxe supplémentaire infligée aux sociétés exploitantes devront être systématiquement compensés. Par quoi ? Par une hausse des tarifs de péage, bien entendu.

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