La relance du nucléaire dans le tempo voulu par Emmanuel Macron est-elle vraiment possible ?

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Alors que le chef de l’Etat a annoncé hier à Belfort son programme de construction de six EPR sur le territoire français avec un premier démarrage dès 2035, auxquels s’ajoutent huit posés en option sur le plus long terme, cette promesse est-elle seulement réalisable ? Plus de vingt ans après la mise en service du dernier réacteur nucléaire dans l’Hexagone et alors que les déboires s’accumulent sur le chantier de l’EPR de Flamanville, le projet soulève en tout cas la question de sa faisabilité industrielle. Mais aussi celle de son financement, puisque la facture devrait atteindre plusieurs milliards d’euros, au moment-même où le groupe EDF tire la sonnette d’alarme sur les difficultés financières qu’il traverse. Analyse.

Publié le 12-02-2022 par Marine Godelier

En matière de stratégie énergétique, le presque candidat Emmanuel Macron a joué cartes sur table. Et c'est un chantier industriel colossal, sans pareil depuis plus de trente ans, qu'il entend désormais lancer pour la France en cas de second mandat. Une « renaissance du nucléaire » sur le territoire, a-t-il fait valoir hier à Belfort, qui se traduirait par la construction de 14 nouveaux réacteurs EPR2, dont huit posés en option sur le plus long terme. Mais aussi par le maintien du parc actuel le plus longtemps possible, soit soixante ans au moins après la construction des centrales existantes, sous réserve d'un aval de l'autorité de sûreté.

Et pourtant, derrière cette image puissante d'une relance tricolore de l'atome, la filière semble plus que jamais en crise. En témoignent les difficultés rencontrées par les EPR. Autrefois considérés comme un fleuron technologique, ces réacteurs de troisième génération piétinent, notamment le seul en construction dans le pays, à Flamanville (Manche), en chantier depuis 2007. Mais aussi en Chine, à Taishan, où l'un des rares EPR mis en service dans le monde reste à l'arrêt depuis juillet, du fait d'un incident technique. Et en Finlande, l'EPR tarde encore à démarrer, après douze ans de retard.

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Ce n'est pas mieux du côté des anciennes installations, puisqu'un défaut de corrosion a récemment été détecté dans plusieurs réacteurs de l

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