La Grande-Bretagne et EDF signent pour Hinkley Point

La Grande-Bretagne et EDF signent pour Hinkley Point

Après 10 ans de négociations et des derniers mois incertains, l'accord de démarrage du chantier des réacteurs nucléaires EPR d'Hinkley Point a enfin été ratifié par le gouvernement britannique et EDF.

Publié le 29-09-2016 par Guilhem Baier

Accord enfin signé

 

Hier après-midi, l'accord pour la construction de deux réacteurs nucléaires de type EPR sur le site d'Hinkley Point a été ratifié par le gouvernement britannique, Electricité de France, et ses partenaires chinois, en présence de Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères français. Cette signature met un terme à 10 longues années de préparation et de tractations avec cinq gouvernements différents, et à beaucoup d'inquiétudes dans la dernière ligne droite. Des inquiétudes liées à la restructuration actuelle de la filière nucléaire française, à la victoire du Leave, et surtout aux dissensions internes qui ont agité EDF durant ces deniers mois à propos de ce projet.

 

Un important fardeau financier

 

Mais cette signature ne constitue pas pour autant un soulagement, loin s'en faut. En effet, ce chantier pharaonique pose toujours un premier problème majeur, celui de son coût exorbitant. Avec une facture prévue de plus de 21 milliards d'euros, sans compter les dépassements éventuels, Hinkley Point va coûter très cher à EDF, surtout dans une période où le groupe doit aussi faire face à de coûteuses opérations de maintenance et de rénovation de son propre parc nucléaire, et racheter Areva NP, l'activité de fabrication de réacteurs nucléaires d'Areva. En outre, faute d'avoir trouvé d'autre partenaires que China General Nuclear Power Corporation, l'énergéticien français va devoir assumer à lui seul 66,5 % du financement de ce chantier.

 

Des objectifs à tenir impérativement

 

Autre difficulté de taille : à l'heure actuelle, aucun des chantiers d'EPR dans lesquels Areva NP est intervenu n'est achevé, et les retards sont même colossaux, tant à Flamanville qu'à Olkiluoto, en Finlande. Il n'est pas du tout certain, par conséquent, qu'EDF soit en mesure de tenir les délais impartis. Or tout dépassement entraînerait une hausse de la facture globale, et alourdirait encore le poids financier porté par EDF, jusqu'à devenir un fardeau fatal.

Néanmoins, Jean-Bernard Lévy semble demeurer optimiste. Il a ainsi déclaré, lors de la signature de l'accord : « Nous sommes très heureux de cette signature définitive. Je suis conscient du fait que c'était une longue phase de préparation, mais je suis persuadé qu'on sait démontrer qu'une fois les objectifs fixés, nous pouvons les tenir ». Si ces objectifs ne sont pas tenus, ce sera sans doute la mort d'EDF.

Les dernières actualités