L'Europe veut remonter le prix du carbone
Ceux qui disent que le libéralisme va de pair avec moins d'État feraient bien de regarder de plus près ce qui se passera ce mardi entre les ministres européens des Vingt-Huit à Bruxelles. Au menu de leur réunion : la réforme de l'ETS, l'European Trading Scheme.
Publié le 28-02-2017 par Florence Autret
L'ETS repose sur l'idée que pour réduire les émissions des industriels, plutôt que de les taxer, mieux vaut « inventer » un nouveau facteur de production : le carbone. Cela fait, il ne reste plus qu'à gérer cette ressource en distribuant des « quotas »... dans une quantité de plus en plus limitée, de façon à faire monter les prix.
La pollution coûtant de plus en plus cher, les industriels qui doivent - par force de loi - se procurer une quantité de « quotas » proportionnelle à leurs émissions, seront incités à émettre de moins en moins de CO2. Une magnifique construction intellectuelle mise sur pied à la fin des années 1960 par des économistes américains.
Mais n'est pas démiurge qui veut...
La « phase 1 » de l'ETS, lancée en 2005, fut une catastrophe. Deux ans après son lancement, le prix du carbone était tombé à... zéro. L'Union européenne avait mis sur le marché au moins 200 millions de tonnes de CO2 de trop (10% du total du marché), soit entre 2 et 4 fois la valeur estimée des baisses d'émission annuelle, estimèrent les experts a posteriori. Le seul effet de cette expérimentation de politique environnementale fondée sur un mécanisme de marché fut de créer un marché hautement spéculatif et peu liquide, et d'engraisser quelques très grandes entreprises et banques d'affaires.
Après des années de négociations on s'entendit donc pour retirer un gros paquet de 900 millions de quotas et revoir leurs règles d'allocation, 43% des quotas étant distribués gratuitement (en raison des
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