L'Etat mis à l'épreuve de la pandémie du coronavirus

Jean-Michel Arnaud

IDEE. La tragédie que nous vivons, et qui laissera à bien des égards des traces durables, doit conduire à une réflexion sur notre organisation étatique. Par Jean-Michel Arnaud, Vice-président de Publicis Consultants et Directeur des publications de l'Abécédaire des institutions.

Publié le 20-04-2020 par Jean-Michel Arnaud

L'histoire nous a appris que des crises surgissent toujours des changements profondsAu-delà de la santé ou de l'économie, celle du coronavirus va vraisemblablement conduire à des évolutions dans la structure et le rôle de l'Etat. Si la caractéristique principale de ce dernier est d'être une personne morale ayant la compétence de ses compétences, entité souveraine sur un territoire et une population donné, encore faut-il que ses administrés connaissent qui est vraiment l'attributaire de ces compétences et qu'ils jugent cette attribution légitime. Clarté et efficacité. Ce beau schéma, sur lequel nous pensons encore vivre, est fortement dégradé, à la fois « verticalement » et « horizontalement ».

Pris en étau entre supra-étatique et infra-étatique

Verticalement, le phénomène est bien connu. L'Etat se retrouve pris en étau entre le niveau supra-étatique d'une part, européen en particulier, dans le cas français, et entre le niveau infra-étatique, par la décentralisation aux échelons inférieurs. Cette dynamique répond à un enjeu important, celui de concilier une action publique efficace et une proximité porteuse de légitimité démocratique, mais elle est également source de complexitéLa crise actuelle fait bien apparaître cette réalité. C'est ainsi que l'Union européenne est critiquée pour sa passivité alors même que la santé est une compétence qui relève encore largement des Etats qui la composent. Dans le même temps, lutter contre le virus nécessite des mesures économiques for

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