L'aéroport de Toulouse tombe aux mains des Chinois

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Le consortium sino-canadien a su s'imposer dans le rachat de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, malgré les réticences affichées par les collectivités et la mobilisation des Toulousains.

Publié le 04-12-2014 par Bertrand Dampierre

Une ouverture de capital, pas une privatisation

 

L'Aéroport de Toulouse, de la patrie de l'industrie aéronautique française, vient donc de basculer vers l'Extrême-Orient. Emmanuel Macron, Ministre de l'Economie, a annoncé dans une interview exclusive à la Dépêche du Midi, que l'Etat allait céder 49,9% de ses parts au consortium Symbiose composé des deux sociétés chinoises Shandong Hi Speed Group et Friedmann Pacific Investment Group (FPIG), le Canadien SNC-Lavalin ayant été écarté au dernier moment.

Pour couper court à toute critique vis-à-vis de ce désengagement, Emmanuel Macron a tenu à préciser qu'il ne s'agissait pas « d'une privatisation mais bien d'une ouverture de capital dans laquelle les collectivités locales et l'Etat restent majoritaires avec 50,01 % du capital. On ne vend pas l'aéroport, on ne vend pas les pistes ni les bâtiments qui restent propriété de l'Etat. » Se faisant le porte-parole des collectivités locales, le Président de la région, Martin Malvy, a en effet proposé le principe d'un pacte d'actionnaire pour que l'Etat puisse rester majoritaire.

 

 

La meilleure offre pour développer l'aéroport

 

La victoire de Symbiose laisse toutefois un goût amer à de nombreux acteurs, indépendamment de la dimension symbolique forte, qui transparaissait dans la mobilisation des Toulousains pour le racheter : voir un aéroport régional, l'un des plus importants de France, tomber aux mains des Chinois, c'est un choc. Les évincés, comme Vinci ou Aéroports de Paris, peuvent s'étonner qu'un investisseur étranger ait été préféré à des groupes français. Mais peut-être se sont-ils vus tellement favoris qu'ils en ont négligé la qualité de leurs offres respectives.

L'Etat a en effet estimé que l'offre de Symbiose était de loin la meilleure. Pour Emmanuel Macron et Michel Sapin, « le consortium Symbiose présente un projet de développement ambitieux pour l'aéroport de Toulouse-Blagnac, s'appuyant sur le dynamisme et l'attractivité de la région toulousaine. Son offre table sur une augmentation de l'emploi liée à la progression du trafic de l'aéroport. »

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