Fram pourrait devenir chinois

Fram pourrait devenir chinois

Après le Club Med, le célèbre voyagiste toulousain pourrait lui aussi tomber dans l'escarcelle d'un groupe chinois.

Publié le 04-09-2015 par Aglaë Derouen

Situation critique

 

L'avenir du voyagiste toulousain est suivi de près par le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI), car il préoccupe depuis de longues années les pouvoirs publics, et que sa situation ne cesse de s'aggraver. Fram ne paraît en effet plus en mesure d'honorer ses prochaines échéances financières, et pourrait donc prochainement déposer le bilan.

Fondé en 1949, Fram a réussi à se tailler une réputation solide, qui culmina dans les années 1980 avec le succès de son fameux slogan, « les Vacances à la Française ». Fram avait en effet contribué à la démocratisation du tourisme à l'étranger, en proposant un excellent rapport qualité-prix et nombre de séjours très abordables. Mais depuis plusieurs années, le groupe souffre. Il enregistre des pertes, il n'a pas su prendre correctement le virage de la transformation digitale, et surtout, son actionnariat est fortement divisé. Les deux actionnaires principaux, Georges Colson et sa demi-soeur Marie-Christine Chaubet détiennent respectivement 39% et 27% du capital, mais ne parviennent jamais à s'entendre, en particulier sur les décisions importantes. Généralement, ce sont les dirigeants du groupe qui font les frais de leurs querelles, et, à part Antoine Cachin, petit homme habile et placide qui était un temps parvenu à jouer les médiateurs, les patrons exécutifs n'ont fait depuis, à la tête du groupe, que d'éphémères passages.

 

 

Deux candidats, dont un Chinois

 

La gravité de la situation permet toutefois aux frères et soeurs et ennemis de se mettre d'accord sur la nécessité d'accélérer le processus de cession de l'entreprise. Mais les candidats ne se bousculent pas, puisque deux seulement ont manifesté publiquement leur intérêt. Le premier candidat est le groupe Karavel, propriétaire de Promovacances, de PartirPasCher et de quelques autres sites. Fondé en 2000 par Alain de Mendonça, le groupe a été acquis récemment par LBO France, et cherche à se renforcer, notamment en développant un réseau d'agences physiques. Mais Karavel ne souhaite pas assumer les dettes de Fram, et serait donc candidat à la reprise, mais après un dépôt de bilan.

L'autre candidat vient de Chine. Il s'agit du groupe HNA, issu de l'aviation civile et qui s'est diversifié dans la logistique et le tourisme. Lui ne se préoccupe guère des dettes de Fram. Non pas qu'il soit suffisamment riche pour les assumer, mais surtout parce qu'il s'est associé à la coopérative d'agences de voyages Selectour-AFAT, qui est à la fois un des principaux distributeurs de Fram, et aussi un de ses principaux créanciers. Par conséquent, la reprise de la dette n'a pas le même sens, puisque le rachat peut inclure un effacement de certaines créances. Il semblerait donc que l'attelage sino-français tienne la corde dans la transaction. L'urgence de la situation laisse penser que, pour une fois, la décision ne devrait pas tarder.

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