Faudra-t-il interdire la notation sociale ?

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HOMO NUMERICUS. Un procès fictif a permis de mettre en lumière les dangers des dispositifs de notation sociale destinés à surveiller les citoyens, déjà une réalité en Chine. Au cœur des enjeux, la préservation des droits fondamentaux de la personne. Par Philippe Boyer, directeur de l’innovation à Covivio.

Publié le 12-02-2020 par Philippe Boyer

Le temps d'une soirée, l'Assemblée nationale s'est transformée, le 4 décembre dernier, en un palais de justice. Jusque dans les moindres détails, oripeaux et décorum de la justice avaient été reproduits pour ce procès hors du commun. Il faut dire que la question au centre de cet évènement méritait de figurer dans ce haut-lieu de la représentation nationale.

Organisé par l'association Jurisnautes1, incubateur de questions sociojuridiques d'aujourd'hui et de demain, ce procès fictif, le troisième du genre, avait pour sujet la notation sociale (aussi appelée « social ranking »). Avocats, juges, témoins, victimes, jurés... se relayant tour à tour afin de faire toute la lumière et finalement décider si la société (fictive) « Rank my life » (que l'on pourrait traduire par « Noter ma vie »), proclamée leader mondial de ce secteur en forte croissance, devait être condamnée pour avoir porté atteinte aux droits fondamentaux des individus. A partir d'un cas presque réel - à l'occasion des Jeux Olympiques de 2024, la notation sociale s'applique à tous jusqu'à devenir hors de contrôle - plaidoiries et réquisitoires furent à la hauteur de cet enjeu de société. Si les membres des Jurisnautes aiment à mettre sur le devant de la scène des thématiques d'anticipation et de science-fiction par le prisme du droit (intelligence artificielle, transhumanisme...), pour ce procès-là, la fiction s'inspirait de la réalité.

Société sous contrôle

L'entreprise « Rank my life » existe sans doute déjà en Chi

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