Une fusion contrariée

Outre le sujet de la parité des actions, qui a depuis trouvé sa solution, le projet de fusion entre le cimentier français et le cimentier suisse achoppait depuis quelques semaines sur le choix du futur dirigeant de ce nouvel ensemble. Bruno Lafont, le Président Directeur Général de Lafarge, qui, selon l'accord initial signé en juillet 2014, aurait dû diriger l'ensemble, ne trouvait plus du tout grâce aux yeux des actionnaires et du directoire d'Holcim. Il faisait même l'unanimité contre lui.
En revanche, du côté de Lafarge, il était hors de question que le nouveau groupe issu du rapprochement entre les deux acteurs majeurs des matériaux de construction soit dirigé par quelqu'un qui ne serait pas issu de ses rangs. Ces deux exigences, presque antagonistes, ont bien failli faire échouer la fusion.

Le choix consensuel d'Eric Olsen

Heureusement pour la poursuite du projet industriel, les deux groupes se sont mis d'accord sur la personne d'Eric Olsen, l'actuel Vice-Président exécutif de Lafarge, en charge des opérations, en France comme à l'international. C'est d'ailleurs sans doute cette dimension internationale forte qui a fait pencher la balance en faveur de ce quinquagénaire Franco-Américain.

L'actuel Président d'Holcim, Wolfgang Reizle, a ainsi déclaré : « je salue très chaleureusement Eric Olsen en tant que futur CEO de LafargeHolcim. Avec sa grande expérience internationale et sa connaissance des marchés clés, il est le mieux à même de diriger le groupe issu de la fusion pour le bénéfice des employés, des actionnaires et des clients ». De son côté, Bruno Lafont, candidat évincé, reconnaît avoir « toute confiance en sa capacité de dégager les synergies annoncées et d'assurer le développement et le succès de LafargeHolcim ».