Engie va pouvoir redémarrer ses réacteurs nucléaires belges

Engie va pouvoir redémarrer ses réacteurs nucléaires belges

L'autorité de sûreté nucléaire belge a autorisé Engie à redémarrer ses réacteurs des centrales de Doel et de Tihange.

Publié le 18-11-2015 par Guilhem Baier

Redémarrage autorisé

 

Dans l'expectative depuis des mois, Engie vient de voir se lever une difficulté majeure qui entravait sa capacité de production énergétique en Belgique. Hier en fin d'après-midi, l'Autorité Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN), l'équivalent de l'ASN en Belgique, a annoncé autoriser à nouveau l'exploitation de deux réacteurs nucléaires dans les centrales de Doel 3, près d'Anvers, et de Tihange 2, à proximité de Liège.

Ces deux tranches avaient tout d'abord été mises à l'arrêt en 2012 à la demande de l'AFCN. Puis elles avaient été remises en service à partir d'avril 2013, pour être une nouvelle fois stoppées en mars 2014, car l'AFCN avait à nouveau formulé des « incertitudes quant à leur sûreté ». Ces incertitudes tenaient à des défauts constatés dans l'acier des cuves des réacteurs, là où se produit précisément le processus le plus dangereux, la fission des atomes qui est à l'origine de la production énergétique. Ces défauts sont des sortes de microbulles d'hydrogène observées dans l'acier de la cuve. La question que se posait l'AFCN était donc la suivante : ces microbulles sont-elles consécutives à l'exploitation du réacteur, où ont-elles toujours été présentes, résultant du forgeage de la cuve elle-même ? Et constituent-elles un facteur de fragilisation de la cuve ?

 

 

Des défauts sans impact sur la sécurité 

 

Après avoir mené des « études scientifiques approfondies », l'Autorité Fédérale de Contrôle Nucléaire « a pu démontrer de manière convaincante que les microbulles d'hydrogène présentes dans les parois des cuves n'avaient pas d'impact inacceptable sur la sûreté des réacteurs ». Elles résultent donc du forgeage de la cuve elle-même. Par ailleurs, ces défauts ne s'accentuent pas à la faveur de l'exploitation du réacteur, et ne menacent pas sa structure, même en cas de choc thermique. Si un incident survenait, comme une surchauffe du réacteur ou une fusion du cur, la réponse consiste en une injection massive d'eau froide, qui entraîne nécessairement un choc thermique. La crainte des experts était donc que ces microbulles ne fragilisent la structure et soient des points de rupture potentielle de la cuve, par lesquels pourraient survenir des écoulements radioactifs. Mais les études effectuées ont permis d'écarter cette éventualité.

Electrabel, la filiale belge de l'énergéticien français va donc pouvoir redémarrer prochainement ces réacteurs, qui assurent un tiers de l'approvisionnement électrique de la Belgique. Pour Engie, c'est une excellente nouvelle, avant tout sur le plan financier, car l'arrêt de ces deux réacteurs représentait un manque à gagner de 40 millions d'euros par mois pour Engie. Depuis mars 2014, le groupe français de production de gaz et d'électricité a déjà perdu 700 millions d'euros à cause de ces deux arrêts.

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