Engie renonce au charbon

Engie renonce au charbon

Le Président du groupe énergétique et gazier, Gérard Mestrallet, a annoncé qu'Engie avait décidé de ne plus construire de centrales thermiques à charbon dans l'avenir.

Publié le 15-10-2015 par Guilhem Baier

Confirmation d'une rumeur

 

La nouvelle avait été éventée récemment par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal lors d'une interview sur BFM TV, mais le Président Directeur Général d'Engie l'a confirmée ce matin dans un entretien accordé à nos confrères du quotidien Le Figaro. L'énergéticien français n'investira plus, désormais, dans les centrales à charbon. Pour Gérard Mestrallet, les raisons de cette décision sont à la fois économiques et écologiques. Économiques, car « le prix du carbone va se raffermir », et écologiques parce que ces dernières sont fortement émettrices de CO2 et contribuent au réchauffement climatique. Comme Gérard Mestrallet le résume fort bien, « Les conditions sont donc réunies pour que nous prenions cette décision, à la fois économique et écologique, de ne plus construire aucune nouvelle centrale à charbon ».

 

 

Des raisons objectives

 

Il est vrai que d'autres raisons jouent indéniablement dans cette prise de décision, qui intervient finalement peu de temps après qu'Engie ait déclaré vouloir investir dans des centrales thermiques à charbon dans des pays étrangers, comme le Brésil, le Chili, le Maroc ou encore la Mongolie. En effet, l'État français a précisé par une déclaration de son Premier ministre Manuel Valls du 10 septembre dernier qu'il supprimait les aides à l'exportation des centrales à charbon qui ne seraient pas équipées de dispositifs de capture et de stockage du CO2. En outre, la loi de transition énergétique incite les énergéticiens français à se convertir aux énergies renouvelables, et à diminuer la part d'énergies fossiles, notamment dans la production d'électricité. Or, les centrales à charbon représentent 15% de la production d'électricité d'Engie, et cette proportion devra donc diminuer. Et comme l'État est actionnaire à 33% du groupe énergétique français, ce dernier ne peut aller à l'encontre des décisions de l'actionnaire de référence.

 

 

Des craintes pour son image

 

Mais il existe une dernière raison, liée, celle-ci, à l'image d'Engie. Le groupe dirigé par Gérard Mestrallet est l'un des principaux sponsors de la COP 21, cette gigantesque conférence mondiale sur le climat qui se tiendra fin novembre au Bourget. Or, de nombreuses associations et ONG écologistes ont reproché ces dernières semaines à Engie de continuer à investir dans les centrales à charbon, accusant ainsi le groupe de n'utiliser ce partenariat avec l'organisation de la COP 21 qu'à des fins de « greenwashing ». Peut-être Engie a-t-elle aussi cédé devant la pression des ONG, par crainte d'une dégradation de son image de marque.

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