Chef-d'oeuvre en péril

Construite par l'architecte danois Johan Otto Von Spreckelsen, la Grande Arche de la Défense est un des monuments emblématiques des septennats de François Mitterrand, avec la pyramide du Louvre. Inaugurée le 14 juillet 1989, jour du bicentenaire de la Révolution française, l'arche a fort mal vieilli en seulement 25 ans d'existence.

Les parois, plaquées de grandes dalles en marbre de Carrare qui couvrent la façade, sont devenues ternes, et surtout, elles s'effritent et menacent de tomber par endroits. Le toit n'est plus accessible au public depuis 2010, suite à la chute d'une poulie dans la machinerie des ascenseurs, qui a contraint à sa fermeture pour raisons de sécurité.

Quant à l'intérieur de l'Arche, il comporte de nombreuses erreurs de construction : les bureaux,  trop exigus et bas de plafonds ressemblent à des cellules, et les longues coursives étroites sont de sombres coupe-gorges.

Un chantier de 192 millions d'euros

La rénovation a été confiée au groupe Eiffage, qui va tout d'abord remplacer les dalles de marbre par des dalles de granite blanc plus lumineuses, et aussi réaménager l'intérieur en transformant les bureaux en espaces plus lumineux, et en appliquant des normes de construction contemporaines, qui amélioreront l'efficacité énergétique du bâtiment.

En 2017, le Ministère de l'Ecologie et du Logement y reprendra ses quartiers de la paroi Sud, et les bureaux de la paroi Nord, qui appartiennent à Axa et la CDC devraient accueillir de nouveaux locataires, même s'il paraît difficile d'en attirer, compte tenu du nombre important de bureaux vides dans le quartier de la Défense. Le toit, une fois rénové, sera rouvert au public, et comportera une terrasse-jardin et un restaurant panoramique, dont Eiffage devrait percevoir une partie des recettes d'exploitation.

L'ensemble de travaux est financé par Eiffage, pour un montant qui s'élève à 192 millions d'euros. Eiffage sera remboursée de ces investissements par un loyer que lui versera l'Etat pendant 20 ans.