Concentrations anormales

Dans l'affaire de la « ségrégation de carbone », ainsi qu'on la nomme chez l'énergéticien français, 18 réacteurs soupçonnés d'être forgés en un acier contenant des valeurs trop élevées de carbone avaient été mis à l'arrêt par l'Autorité de sûreté nucléaire lorsqu'elle avait reçu d'Areva NP les rapports sur les dysfonctionnements du processus qualité dans l'usine du Creusot.

Afin de veiller à la sécurité du parc nucléaire français, le gendarme du nucléaire avait en effet préféré mettre ces réacteurs à l'arrêt pour une durée indéterminée et demander, pour chacune des pièces incriminées, des examens approfondis et complémentaires. En effet, les pièces concernées par les anomalies de concentration de carbone étaient principalement des générateurs de vapeur, autrement dit les pièces les plus critiques du processus de fission de l'atome qui produit de l'électricité et de la vapeur d'eau. L'ASN avait alors ordonné à EDF d'apporter la preuve que le défaut de fabrication ne remettait pas en cause la sécurité du réacteur.

Feu vert de l'ASN

Après plusieurs semaines d'arrêt, EDF a annoncé hier soir le redémarrage du réacteur numéro 3 de la centrale nucléaire de production d'électricité de Dampierre-en-Burly. Électricité de France a ainsi procédé à de nombreux tests, analyses et examens approfondis, et transmis les résultats à l'Autorité de sûreté nucléaire.

Les examens ont révélé que les taux de concentration en carbone n'étaient pas trop élevés par rapport aux normes. L'ASN a donc, suite à l'examen attentif des résultats, donné son autorisation pour le redémarrage du réacteur numéro 3 de la centrale de Dampierre.

Après les deux réacteurs des centrales de Tricastin et de Gravelines, le réacteur de Dampierre sera le troisième à pouvoir reprendre du service, ce qui va considérablement soulager EDF, en lui permettant de disposer de trois réacteurs supplémentaires d'une capacité de 900 MW, qui vont l'aider peu à peu à sortir de la zone critique dans laquelle elle se trouve.