Doux condamné à rendre des aides perçues

Doux condamné à rendre des aides perçues

Déjà placé en liquidation judiciaire, le groupe Doux se retrouve aujourd'hui encore plus en difficulté, à cause de 82 millions d'euros de subventions européennes à rembourser.

Publié le 12-04-2018 par Aglaë Derouen

Des subventions européennes qui ne sont plus valables

 

Nouveau coup dur pour Doux. Alors qu'il vient tout juste d'être de nouveau placé en liquidation judiciaire, le groupe français spécialisé dans les transformations de volailles vient d'être condamné hier soir par le tribunal administratif de Rennes à payer 82 millions d'euros pour avoir reçu des aides à l'exportation indues de l'Union européenne. Plus précisément, l'entreprise française agroalimentaire est aujourd'hui contrainte de rembourser 28 millions d'euros de subventions touchées au début des années 2010, le tout majoré de pénalités, pour un total qui s'élève donc désormais à 82 millions d'euros.

Cette décision trouve sa place dans le fait que, au cours de contrôles réalisés en 2012 et en 2013, la Commission européenne avait noté que les poulets Doux avaient une teneur en eau qui dépassait les normes européennes. Or, jusque-là, la firme actuellement dirigée par Arnauld Delaby et Christophe Couroussé touchait 400 euros par tonne de poulets congelés exportés. À cause de cette teneur en eau trop élevée, les subventions européennes auraient dû être refusées. Elles doivent donc désormais être remboursées.

 

Une reprise en cours

 

Pour rappel, c'est la semaine passée que celui qui s'imposait il y a quelques années comme étant le troisième exportateur mondial en volume de transformations de volailles a été replacé en liquidation judiciaire assortie d'une poursuite de l'activité jusqu'au 31 mai 2018. Les candidats à la reprise du groupe Doux ont jusqu'à ce samedi 14 avril pour se faire connaître et déposer leur offre. Celles-ci seront ensuite examinées par le tribunal de commerce de Rennes le 15 mai prochain.

À ce jour, deux offres de reprise auraient déjà été déposées : une par le groupe agro-industriel ukrainien MHP et une autre par le groupe français LDC, en association avec le groupe saoudien Almunajem, premier client de Doux, et avec la société Les Volailles de Plouray. Une chose est en tout cas certaine : 63 ans après sa création, le groupe breton, fondé en 1955 et basé à Châteaulin, en Bretagne, promet de connaître une profonde transformation dans les prochains mois. Selon les délégués syndicaux, c'est une véritable page qui se tourne.

Les dernières actualités