Derrière l'affaire Pegasus, une nouvelle géopolitique des écoutes

cybersécurité, numérique, informatique

POLITISCOPE. Tout le monde dénonce officiellement l'espionnage de nos dirigeants, dont une tentative sur le chef de l'Etat, via le logiciel Pegasus. Mais il y a beaucoup d'hypocrisie dans la plupart des réactions. C'est un secret de polichinelle : toutes les puissances réalisent aujourd'hui des captations électroniques à grande échelle. La France n'est pas la moins mal placée avec l'expertise de la direction technique de la DGSE. Mais l'Europe est vulnérable dans un far west numérique où tous les coups sont permis.

Publié le 24-07-2021 par Marc Endeweld

Les révélations journalistiques sur le logiciel d'espionnage Pegasus ont provoqué un véritable séisme au niveau international. En France pourtant, les réactions politiques furent relativement timides, jusqu'à ce qu'on apprenne que le chef de l'Etat lui-même, aurait pu être une cible. Pour montrer l'extrême gravité de la situation, Emmanuel Macron décida de convoquer à l'Elysée un conseil de défense exceptionnel.

Outre les réactions gênés du fait des États mis en cause (Maroc, Israël notamment), on trouve également beaucoup d'hypocrisie dans la plupart des réactions de la classe politique française. Car au temps de cette nouvelle globalisation, la saine compétition économique a laissé la place à une guerre économique sans merci où tous les coups sont permis. C'est d'ailleurs pourquoi Guillaume Poupard, le directeur de l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (ANSSI), a profité de cette semaine pour alerter, à travers un statut sur son profil LinkedIn, sur une autre menace, « une vaste campagne de compromission, toujours en cours et particulièrement virulente, touchant de nombreuses entités françaises. Elle est conduite par le mode opératoire APT31. » Derrière ce nom de code, on trouve la Chine qui attaquerait actuellement numériquement plusieurs « entités » françaises.

C'est un secret de polichinelle : toutes les puissances réalisent aujourd'hui des captations électroniques à grande échelle. Officiellement, pour lutter contre le terrorisme. En réalité, ce rens

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