Dernière ligne droite pour Areva

Dernière ligne droite pour Areva

Le sauvetage du groupe Areva entre dans sa dernière ligne droite, celle où les propositions finissent de s'élaborer et les alliances de se nouer.

Publié le 25-11-2015 par Guilhem Baier

Un scénario se dessine

 

Les discussions entre Areva et EDF concernant la cession, à l'énergéticien historique, de son activité de conception de réacteurs nucléaires Areva NP entrent dans la dernière ligne droite. Electricité de France devrait en effet présenter début décembre une offre de reprise solide, sur la base d'une prise de participation majoritaire de sa part, s'élevant à 51% du capital. Areva conserverait 15% du capital d'Areva NP, un tiers des actions restantes permettant d'accueillir des partenaires industriels étrangers, sans doute japonais et chinois. Mitsubishi Heavy Industries, et le groupe chinois CNNC, tous deux partenaires d'Areva sur divers projets, devraient vraisemblablement être les nouveaux entrants au capital de la branche réacteur.

Ceux-ci n'interviendraient toutefois dans le montage que dans un second temps. C'est en effet ainsi que semble en avoir décidé l'Etat, actionnaire des deux groupes. Dans l'intervalle, il devrait recapitaliser le groupe, et ce n'est donc qu'après fixation de la valorisation définitive que les partenaires industriels pourront être accueillis.

 

 

L'obstacle d'Olkiluoto

 

Mais la route est encore longue avant de parvenir à ce stade, même si l'on approche du dénouement. En effet, la valorisation actuelle d'Areva à 2,7 millions d'euros pose de nombreux problèmes, et les deux acteurs majeurs du nucléaire français entendent bien défendre leurs intérêts respectifs, ce qui rend les échanges longs, compliqués, comme ils l'ont d'ailleurs toujours été entre EDF et Areva qui travaillent depuis toujours ensemble, sans pour autant s'entendre à merveille. Il semblerait même qu'EDF ait révisé à la baisse sa proposition initiale, et que le prix qu'il annoncera soit inférieur à la somme initiale de 2,7 milliards d'euros, que le géant du nucléaire français trouvait déjà trop bas.

Ces divergences sur le prix s'expliquent essentiellement par le poids gigantesque du chantier de l'EPR finlandais d'Olkiluoto. Ce chantier du premier réacteur de troisième génération connaît en effet un retard de près de 10 ans, principalement imputable à une mauvaise gestion du projet par Areva. Ces retards ont engendré des pénalités colossales, qui, à elles seules, suffiraient à expliquer la déroute financière d'Areva. Il est certain qu'EDF souhaite obtenir des assurances sur ce sujet, et surtout ne pas payer la note exorbitante des échecs d'Areva.

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