Crise au sommet chez Airbus

Crise au sommet chez Airbus

Dans un climat houleux et tendu, le conseil d'administration d'Airbus se réunit ce matin, laissant craindre le départ de ses dirigeants et la possible déstabilisation du groupe aéronautique européen.

Publié le 14-12-2017 par Bertrand Dampierre

Rumeurs de départs

 

Ce jeudi, le conseil d'administration de l'avionneur toulousain va se réunir, dans une ambiance particulièrement peu sereine, marquée par des affaires et des enquêtes judiciaires qui donnent lieu à de nombreuses rumeurs concernant le départ de son historique duo de dirigeants, l'Allemand Tom Enders et le Français Fabrice Brégier.

Mardi dernier, plusieurs articles publiés dans la presse française et allemande spéculaient sur l'imminence d'un départ de Tom Enders, spéculations que l'intéressé avait balayées avec agacement, soulignant que ce n'était ni à la presse ni aux gouvernements allemand ou français de décider du sort du patron d'Airbus.

Ce matin, c'est au tour de Fabrice Brégier, en déplacement en Asie, de s'agacer des rumeurs qui courent sur son prochain départ et de se dire « surpris des informations rapportées par la presse ».


Un conseil à risques

 

Si le conseil d'administration du constructeur aéronautique européen avait, en octobre dernier, renouvelé sa confiance à Tom Enders, il pourrait en être autrement aujourd'hui. Ainsi, les rumeurs persistent, le conseil approche, et les syndicats s'inquiètent. Selon les propos de Thierry Préfol, représentant CFE-CGC des personnels, interrogé par nos confrères de l'AFP, « avoir un départ simultané de Tom Enders et de Fabrice Brégier, c'est une situation qui nous inquiète et qui est de nature à déstabiliser la gouvernance du groupe ».

Le groupe est en fait déjà déstabilisé actuellement, car ces dirigeants sont pris dans la tourmente des affaires, des enquêtes et des procédures judiciaires. Actuellement, Airbus est dans le collimateur du Parquet national financier en France et du Serious Fraud Office (SFO) au Royaume-Uni. Les deux enquêtes portent sur des irrégularités dans des transactions, faits que le groupe Airbus avait lui-même révélés en 2016.

Deux autres procédures sont en cours, en Autriche et en Allemagne, à propos de la vente d'avions de combat Eurofighter à Vienne. Dans ces procédures, Tom Enders est encore visé et soupçonné de corruption.

Autant d'éléments contextuels qui pourraient conduire le conseil d'administration à faire le ménage à la tête d'Airbus.

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