Conflit social : la plus grosse usine de Nutella au monde est à l'arrêt

Conflit social : la plus grosse usine de Nutella au monde est à l'arrêt

L'usine Ferrero de Villers-Escale est à l'arrêt depuis maintenant une semaine, bloquée par un mouvement de grève de ses salariés qui réclament une augmentation de salaire.

Publié le 05-06-2019 par Esther Buitekant

Les salariés demandent une augmentation de salaire de 4,5%


Un quart de la production mondiale de Nutella sort de l'usine de Villers-Escale située en Seine-Maritime, soit près de 600.000 pots par jour. Mais depuis la semaine dernière, l'usine tourne au ralenti. Fabrice Canchel, secrétaire FO comité social et économique (CSE) de l'usine, a précisé à l'AFP les raisons de ce blocage : "Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, nous demandons une hausse générale annuelle des salaires de l'ordre de 4,5% ainsi que le versement d'une prime Macron de 900 euros', précisant que cette action menée par cent soixante salariés dénonce également "la dégradation des conditions de travail". Selon la déléguée du personnel CFTC du site Sandra Hauchard, la direction serait pour le moment sourde aux demandes des salariés, ne proposant qu'une augmentation de 0,4%. Dans un courriel internet que l'AFP a pu consulter, la direction dénonce le comportement des ouvriers et fait savoir que 'le blocage de l'accès au site est totalement illégal'.


Vers une pénurie de Nutella ?


L'inquiétude grandit parmi les adeptes de la célèbre pâte à tartiner qui craignent une pénurie. Avec un million de pots consommés chaque jour, les français sont aujourd'hui les plus gros consommateurs de Nutella au monde. Contactée par Le Parisien, la direction de Ferrero s'est montrée rassurante, assurant que la seule ligne de production encore active permettrait d'éviter que les stocks ne s'épuisent. Dans le même temps, le discours de Ferrero s'est durci : 'La mission de la direction de l'usine est de protéger les salariés non-grévistes de l'usine qui sont majoritaires et souhaitent continuer à assurer leur travail dans de bonnes conditions.' La direction a mis en place un système de pénalités d'astreinte de 1000 euros par heure et par gréviste. Une première en France et une attitude dénoncée par les syndicats qui y voient une véritable atteinte au droit de grève. Chacun campe pour l'heure sur ses positions et les salariés ont entamé mercredi leur 9ème jour de grève.

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