Ce que souhaite EDF

Ce que souhaite EDF

Dans la tourmente depuis des mois, compte tenu de l'effondrement de sa valeur, de la lourdeur des investissements nécessaires, et du dossier d'Hinkley Point, EDF est à la croisée des chemins. Durant ces deux prochains jours, son Président va avoir de nombreuses occasions d'échanger avec Emmanuel Macron, et de lui faire part de ses souhaits.

Publié le 17-03-2016 par Guilhem Baier

La situation financière au centre des préoccupations

 

Aujourd'hui, Jean-Bernard Levy et Emmanuel Macron visitent ensemble la centrale nucléaire de Civeaux, dans la Vienne, dans le cadre de la Semaine de l'Industrie. Demain, ils se retrouveront à Bercy pour un long entretien en tête à tête. Autant d'occasions d'aborder l'épineux problème de l'avenir d'EDF.

Avant même de rencontrer Emmanuel Macron, le Président d'EDF a fait passer publiquement un certain nombre de messages importants, dans une interview accordée ce matin à nos confrères de La Tribune. Parmi ceux-ci, le premier point sur lequel Jean-Bernard Lévy a insisté est la situation financière d'EDF : « Nous réexaminons notre trajectoire financière, ce qui va se traduire par trois actions : un plan de cession d'actifs; un plan d'économies pour faire baisser nos coûts, fixes et variables; et enfin un renforcement de nos fonds propres pour éviter le surendettement dans quelques années ». Sur ce dernier plan, l'Etat actionnaire semble avoir un rôle important à jouer.

 

 

Une augmentation de capital lissée sur 5 ans

 

Il a d'ailleurs déjà commencé à le faire, puisque Jean-Bernard Levy a confirmé dans son interview que le premier engagement de l'Etat avait été d'accepter le paiement de son dividende en actions, ce qui permet déjà à Electricité de France de renforcer ses fonds propres de 1,8 milliard d'euros. Mais ce dont l'énergéticien historique aurait aussi besoin, c'est d'une augmentation de capital importante, que certains estiment à 12 milliards d'euros.

Dans la mesure où l'Etat n'est pas en mesure d'assurer ce type d'investissement, et que, par ailleurs, la trésorerie d'EDF est loin d'être exsangue, puisqu'elle s'élève actuellement à 22 milliards d'euros, cette augmentation de capital pourrait être lissée dans la durée.

Ce que Jean-Bernard Levy espère obtenir du gouvernement, c'est un engagement de sa part à réitérer chaque année pendant 5 ans l'opération qu'il vient d'accepter : en payant à l'Etat son dividende en actions chaque année, on aboutirait ainsi, au bout de cinq ans, à une augmentation de capital avoisinant les 12 milliards d'euros, ce qui permettrait à EDF de relever avec confiance tous les défis qui l'attendent. Tout ça sans que l'Etat ne débourse un centime.

 

Les dernières actualités