Catalogne : l'erreur politique de Rajoy

Rajoy

Le Premier ministre espagnol sort affaibli par le recours à la violence contre les votants du référendum sur l'indépendance de la Catalogne. Son incapacité à gérer cette crise régionale menace le pays d'une crise politique, au moment où l'économie connaît une reprise encore fragile, et inquiète l'ensemble des capitales européennes.

Publié le 03-10-2017 par Robert Jules

Le processus qui a mené dimanche dernier au référendum - illégal - sur l'indépendance de la Catalogne relève d'une histoire complexe du rapport entre Barcelone et Madrid depuis la guerre civile.

La répression violente et disproportionnée à l'encontre des votants - un bilan fait état de quelque 900 blessés - a déjà fait perdre la bataille de l'image au gouvernement minoritaire du conservateur Mariano Rajoy. L'aile dure du Partido Popular entend régler le problème par la force, autant dire qu'elle risque d'attiser le feu indépendantiste plutôt que de l'éteindre, et provoquer une grave crise politique au sein de la quatrième économie de l'Union européenne. C'est donc une faute politique.

Loin de faire l'unanimité

D'autant que les visées séparatistes du président de la région Carles Puigdemont sont loin de faire l'unanimité. En effet, les 2,26 millions des votants au référendum dont 90% ont voté oui à l'indépendance (selon les chiffres de l'exécutif catalan) représentent à peine plus de 40% des quelque 5,34 millions du corps électoral.

Les indépendantistes n'étant pas majoritaires, le pouvoir fédéral aurait été mieux inspiré d'avancer des arguments pour montrer que l'aventure indépendantiste n'était pas sans risque économique tant pour les Catalans que pour les Espagnols.

Le risque de casser une fragile reprise économique

Mariano Rajoy a d'autant moins d'excuses que le contexte plaidait davantage pour la diplomatie que la matraque, l'économie espagnole enregistrant depuis quelque

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