Carrefour cherche un nouveau souffle

Carrefour cherche un nouveau souffle

Carrefour change de signature, mais cherche aussi un nouveau modèle pour se relancer.

Publié le 10-03-2017 par Aglaë Derouen

L'hyper ne fait plus recette

 

Carrefour adopte une nouvelle signature, « commerçant alimentaire de référence », qui est supposée traduire le changement de modèle du géant mondial de la grande distribution. Lors de la présentation des résultats 2016 du groupe, qui a eu lieu hier soir, Georges Plassat, son emblématique président-directeur général, a délivré à la presse un long discours dans lequel le modèle traditionnel de l'hypermarché semble être moins présent que par le passé. S'il n'est pas un modèle totalement révolu, il appartient désormais plus à un « socle culturel » propre à Carrefour, et commun à beaucoup d'entreprises du secteur, qu'il ne représente l'avenir.

Georges Plassat, sous forme de constat objectif et froid, a en effet souligné que les rares grandes surfaces qui ouvrent encore en France ou à l'étranger sont beaucoup plus « compactes », et ne dépassent plus 6 000 mètres carrés de surface de vente. Les hypermarchés démesurés de 20 000 mètres carrés, comme le Carrefour de Portet-sur-Garonne, dans la proche banlieue toulousaine, sont devenus des exceptions, voire des monstres. Si Georges Plassat n'envisage pas de réduire la taille des hypermarchés les plus grands, il semble toutefois avoir acté que ce modèle ne fait plus du tout recette. Le développement de l'enseigne est désormais bien plus porté par la création de supermarchés et de magasins de proximité que par des hypermarchés.


Alimentaire avant tout

 

Par ailleurs, quand il fait ses comptes, le patron de Carrefour ne peut pas oublier un élément majeur : 83 % de son chiffre d'affaires se fait dans le domaine de l'alimentaire. Les produits non alimentaires, au premier rang desquels les produits électroniques grand public, l'électroménager, etc., ne font pas recette. Les Français, et même souvent les consommateurs en général, quelle que soit leur nationalité, préfèrent le commerce en ligne aux hypermarchés pour ce type d'achat.

Le nouveau défi de Carrefour consistera donc à gagner la bataille de l'alimentaire, mais en tirant le marché vers le haut sur le plan de la qualité et des exigences. Cela signifie donc, pour Georges Plassat, tenir compte des « tendances alimentaires mondiales et transversales en faveur des produits sains, du bio, du multilocal ». Comme en atteste sa signature, il s'agit pour Carrefour d'être la référence qualité en matière de nourriture saine, responsable et de qualité. Dans ce nouveau schéma, tous les types de magasins auront bien sûr leur rôle à jouer, mais l'accent sera mis, avant tout, sur la proximité, et donc sur les petites et moyennes surfaces. D'ores et déjà, ces dernières représentent plus de 10 000 magasins sur les presque 12 000 que compte le groupe Carrefour.

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