Boris Johnson rêve d’importer les recettes ultralibérales de Singapour

Boris Johnson à Londres pendant les festivités du Nouvel An chinois, le 24 janvier.

Après l’entrée en vigueur du Brexit, ce 31 janvier, la cité-État asiatique pourrait bien être la source d’inspiration du Premier ministre britannique. Une perspective qui inquiète les Européens.

Publié le 31-01-2020 par Irène Frat

Jamais à court d'outrances, Boris Johnson n'hésitait pas, lors d'un meeting politique, en juillet 2019, à brandir un hareng fumé, expliquant - à tort - que les directives européennes forcent les expéditeurs à utiliser un sachet de conservation spécial. « Une contrainte supplémentaire et ridicule pour les affaires ! », fulminait-il.

Largement affichée lors de sa campagne pro-Brexit, l'hostilité du Premier ministre britannique, alors nouvellement nommé, vis-à-vis des règles de Bruxelles est-elle simplement opportuniste, ou bien prend-elle sa source dans une philosophie plus large ? En d'autres termes, Boris Johnson veut-il saisir l'occasion du retrait de l'Union européenne, officiellement entériné ce vendredi 31 janvier, pour affranchir son pays de toute réglementation, qu'il considère comme un frein à la libre entreprise ? Veut-il, dans un dessein encore plus ambitieux, damer le pion aux Européens en construisant, à leurs portes, un nouveau modèle économique à base de bas salaires et de fiscalité réduite pour les entreprises ? Le danger rôde, surtout si aucun accord commercial avec l'UE n'est trouvé.

Lire aussi : Brexit: à la recherche d'un impossible accord commercial

Un projet déjà en marche ?

Déjà, le fait de refuser, à l'inverse de Theresa May, de maintenir avec l'UE un « level playing field », autrement dit des règles du jeu équitables, n'a pu qu'attiser les craintes de Paris et Berlin vis-à-vis d'une telle concurrence, jugée déloyale. Boris Johnson veut-il réellement t

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