Amazon licencie plusieurs employés français qui soutenaient les Gilets jaunes

Amazon licencie plusieurs employés français qui soutenaient les Gilets jaunes

Amazon a licencié pour faute grave au moins trois employés français qui avaient soutenu ouvertement les gilets jaunes. Dévoilés par le Parisien dans son édition du 4 février, ces licenciements ont suscité l'indignation des syndicats.

Publié le 05-02-2019 par Esther Buitekant

Amazon dénonce une « attitude déloyale »


Le mouvement des Gilets jaunes qui a débuté en octobre 2018 a eu des conséquences inattendues pour plusieurs salariés d'Amazon. Le journal Le Parisien vient en effet de révéler que le groupe avait engagé plusieurs procédures de licenciement à l'encontre de salariés ayant ouvertement affiché leur sympathie pour le mouvement. Interrogé par le journal, un porte-parole du géant américain du commerce en ligne a précisé : « Ces personnes ont été licenciées car elles n'ont pas respecté leurs obligations contractuelles (...) et ont tenu des propos en opposition totale aux valeurs de l'entreprise ». L'un des salariés avait notamment appelé les gilets jaunes à bloquer l'entrée d'un entrepôt voisin.


« Une injustice » pour les syndicats


Les syndicats n'ont pas tardé à réagir. Le représentant syndical CGT du site de Douai, Habib Latreche, a notamment confié au Parisien qu'une majorité de ses collègues étaient sympathisants Gilets jaunes, accusant Amazon d'employer la manière forte pour intimider ses salariés et les empêcher d'afficher leur soutien au mouvement. Un tract diffusé par la section CFDT d'Amazon Logistique a condamné la volonté de contrôle du groupe : « Les salariés d'Amazon sont désormais obligés d'avoir une pensée conforme à celle de l'entreprise ! Toute opinion contraire semble donc passible de sanction, au mépris de toutes les règles applicables en France ». Il est néanmoins peu probable que la décision puisse être contestée. Plusieurs des salariés incriminés ont en effet posté des messages sur Facebook, consultables par tous. Amazon a donc eu accès à ces écrits en toute légalité et ne pourrait a priori pas être accusé d'avoir violé le secret des correspondances.

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