Novembre noir pour Uber

C'est la première fois que la plateforme de VTC publie ce genre de données. Dans un rapport diffusé le 5 décembre, Uber révèle des chiffres alarmants sur la sécurité à bord de ses voitures. Sur la période 2017-2018, pas moins de 5891 agressions sexuelles ont été signalées aux États-Unis. Sur la seule année 2018, 235 viols et 19 meurtres ont été recensés. Si les passagers sont accusés dans 45% de ces incidents, 92% des victimes de viol sont des utilisateurs de la plateforme. Si la transparence d'Uber a été saluée, de nombreuses voix se sont également élevées pour demander des comptes et surtout les mesures envisagées par le géant américain pour lutter contre ces agressions. Dans son rapport, Uber appelle ses concurrents à s'engager à ses côtés : 'Chaque entreprise a un rôle à jouer. Nous avons hâte de travailler ensemble pour affronter ces problèmes, les recenser et progresser vers leur élimination.' Après le non renouvellement de sa licence à Londres pour des problèmes de sécurité et une chute en Bourse de près de 10% début novembre, cette fin d'année est particulièrement difficile pour Uber. 

Les plaintes se multiplient en France

La publication de ce rapport tombe à pic en France où les plaintes pour agressions sexuelles à l'encontre de chauffeurs se multiplient. Si Uber précise que ces agressions ne représentent que '0,00002% de ses courses', c'est encore trop pour ses usagers qui appellent désormais au boycott. Depuis quelques jours, les témoignages affluent sur Twitter accompagnés du hashtag #UberCestOver ('Uber c'est terminé'). La Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a annoncé qu'elle recevrait la direction d'Uber France le 12 décembre: «Lors de cette réunion, nous allons prendre au cas par cas les histoires qui me sont remontées et parler, au global, de ce qui est mis en place pour les femmes qui utilisent Uber».