À Davos, la fin d'un monde

Forum économique de Davos

ÉDITO. Dans ce monde en pleine recomposition, l'Occident, paralysé par l'essor des populismes et tenté par la fermeture des frontières, fait face à l'inexorable montée des pays émergents - Chine et Inde en tête -, qui professent strictement l'inverse. Par Philippe Mabille, directeur de la Rédaction.

Publié le 24-01-2019 par Philippe Mabille

Souvent critiqué comme le sommet des riches et de l'entre-soi, le forum économique mondial de Davos, qui s'est tenu cette semaine, est aussi, par sa dimension internationale, un marqueur unique des tendances de l'époque. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la température polaire qui s'est abattue sur la station des Grisons suisses est en phase avec le climat économique mondial.

Rien à voir avec l'euphorie qui régnait l'an dernier. Juste à l'ouverture du sommet, Christine Lagarde, la présidente, française, du FMI, a affiché la couleur : « Une récession mondiale n'est pas au coin de la rue, mais le risque d'un recul plus prononcé de la croissance mondiale a augmenté », a-t-elle indiqué en commentant la nouvelle révision à la baisse des prévisions de l'institution. Résultat, un moral des patrons en chute libre, selon la traditionnelle enquête de PwC auprès des CEO : 29% des 1.300 dirigeants de 91 pays interrogés anticipent un recul de la croissance mondiale en 2019, c'est six fois plus que début 2018. Seuls 42% (contre 57% l'an dernier) continuent d'espérer une amélioration.

Le pessimisme règne dans toutes les régions du monde et les inquiétudes sont multiples : en numéro un vient l'excès de réglementation, en lien avec la montée du protectionnisme commercial, mais aussi la pénurie des talents. Selon PwC, sept des dix préoccupations majeures ont un lien avec les politiques gouvernementales (réglementations, politique commerciale, populisme), et « cela pousse les entrepri

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