Sur le papier, le covoiturage a tout pour séduire puisqu'il permet de réduire le trafic et, en conséquence, la pollution. Il permet aussi de partager les dépenses (carburant, péages...). Toutefois, en dépit de ces avantages et d'autres encore, moins de deux conducteurs sur 10 seulement ont adopté le covoiturage.

Doubler le nombre de covoitureurs

C'est en effet ce que révèle une étude menée par le groupe Vinci, gestionnaire d'autoroutes dont le PDG est Xavier Huillard. Pour faire le trajet domicile-travail, plus de huit automobilistes sur 10 (83,3 % entre 7 h et 10 h avec un pic à 87 % à 8 h et un minimum de 78 % à 10 h) sont seuls dans leur véhicule. Pour son enquête, Vinci s'est intéressé à 10 métropoles françaises et à 18 axes (dont l'A10 où le taux « d'autosolisme » est le moins élevé et l'A7 où il dépasse les 95 %). La conclusion du groupe est la suivante : pour atteindre l'objectif fixé par le Gouvernement, à savoir 1,75 personne par voiture, il faudrait doubler le nombre de covoitureurs. Mais pourquoi ce désintérêt du covoiturage ? Besoin de solitude et de tranquillité avant la journée de travail, timidité... On peut imaginer diverses raisons. En parallèle, le groupe Vinci a réagi au souhait du Gouvernement de taxer les concessions autoroutières et aéroportuaires. Pour Nicolas Notebaert, directeur général de Vinci Concessions et président de Vinci Airports, ce n'est pas une bonne idée car il y a déjà beaucoup d'impôts dans notre pays et que le trafic aérien, en France, est encore inférieur de 16 % à son niveau de 2019 (avant la COVID).