Des ministres outrés

L214 n'en est pas à son coup d'essai. Après avoir diffusé des images mettant en évidence les animaux maltraités dans les abattoirs, l'association a diffusé des images scandaleuses filmées dans un gros élevage de 200 000 poules situé à Chaleins, dans le département de l'Ain. On y voit des poules déplumées cohabitant avec leurs congénères en décomposition, des mouches, des asticots, des poux et des excréments. Les oeufs de l'élevage en question sont commercialisés sous la marque Matines, le leader français du marché. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, a menacé de fermer le site. La ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, a qualifié la situation d'"intolérable" et exigé qu'une enquête soit menée au niveau local. Le groupe Avril, éclaboussé par cette affaire, a rompu ses relations commerciales avec le site incriminé et retiré les 2 millions d'oeufs fournis par l'éleveur.

Les oeufs en batterie, débat rouvert

L'éleveur montré du doigt n'en est pas lui non plus à son coup d'essai. Il semblerait qu'il était déjà dans le viseur du groupe Avril, qui avait cependant continué à collaborer avec lui, jugeant que des "progrès importants" avaient été réalisés. Ce nouveau scandale relance le débat sur les oeufs en batterie, qui représentent 60 % des oeufs commercialisés en France. Pour certains groupes, tels que Système U, cette affaire ne doit pas remettre en question les oeufs de batterie. Comme le souligne un porte-parole du groupe, "ces derniers sont identifiés" et il appartient au consommateur "de choisir en fonction de son budget".