Affaire Kerviel, ou affaire Société Générale?

Affaire Kerviel, ou affaire Société Générale?

De nouvelles révélations publiées par Mediapart et les Inrocks jettent un voile de suspicion sur le rôle ambigu de la direction de la Société Générale dans l'affaire Kerviel.

Publié le 02-03-2016 par Emilie Huberth

Nouvelles révélations

 

Mediapart et les Inrocks viennent de jeter un nouveau pavé dans les eaux glauques de l'affaire Kerviel. En effet, selon les informations qu'ils ont recueillies, Daniel Bouton, alors Président de la puissante banque française, aurait alerté dès le dimanche 20 janvier ses concurrents et néanmoins pairs de son intention de « déboucler » les positions prises par Jérôme Kerviel. Selon la journaliste financière Marie-Jeanne Pasquette, Philippe Dupont et Georges Pauget, respectivement à l'époque à la tête des Banques Populaires et du Crédit Agricole, auraient ainsi été avertis.

Or, la banque rouge et noir a toujours soutenu qu'avant la fameuse conférence de presse du 24 janvier 2008 qui a révélé « l'affaire Kerviel », seuls Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France et l'Autorité des Marchés Financiers avaient été informés.

 

 

 

 

Délit d'initiés ou diffamation ?

 

Si les informations publiées par Mediapart et les Inrocks s'avéraient exactes, Daniel Bouton aurait tout simplement commis un délit d'initiés. En effet, ébruiter une opération boursière d'une telle envergure avant que les marchés n'en soient officiellement avertis correspond exactement au délit d'initiés.

Par ailleurs, les deux publications mettent aussi en évidence un éventuel « bluff » de la Société Générale sur le montant réel de ses pertes. En fixant à 4,9 milliards d'euros le montant des pertes dues à Jérôme Kerviel, la banque rouge et noir aurait pu ainsi masquer d'autres pertes, toutes étrangères aux actions du jeune trader.

Depuis ces révélations, M° Jean Veil, l'avocat de la Société Générale, menace d'engager des poursuites pour diffamation. Selon lui, les banquiers interrogés se sont trompés de date. "Daniel Bouton a peut-être appelé certains banquiers le mercredi soir, d'autres le jeudi matin. Mais il n'a prévenu personne avant » a-t-il déclaré dans les colonnes de Mediapart.

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