Préparer les marchés

Ce n'est que le 4 mars que le mastodonte du nucléaire mondial doit publier officiellement ses comptes et surtout annoncer les détails de son plan de redressement. Toutefois, face à l'ampleur des pertes enregistrées, d'un montant total de 4,9 milliards d'euros, il semblerait qu'Areva ait choisi de devancer l'appel pour préparer les marchés financiers.

En somme, aujourd'hui, Philippe Varin et Philippe Knoche annoncent la mauvaise nouvelle, afin que le « plan de compétitivité » et la « feuille de route stratégique et financière » du 4 mars puissent être considérés comme de bonnes nouvelles. Aujourd'hui la maladie, le 4 mars le traitement, qui pourra sans doute contribuer à faire remonter le cours de l'action, très chahuté ce lundi matin.

Pertes, dépréciations et provisions

Les pertes s'expliquent principalement, selon Areva, par des réévaluations d'actifs, et des provisions. Sur le plan des réévaluations, ce sont par exemple des différés d'impôts qui sont pris en compte, ainsi que le projet Comurhex II, sa nouvelle usine de conversion de l'uranium, destinée à anticiper la demande croissante en combustible du marché.
Les provisions, quant à elles, concernent aussi bien les pénalités envisagées pour les retards du chantier de l'EPR finlandais, Olkiluoto 3, que la prise en compte des évolutions de la législation concernant  la fin de cycle du combustible nucléaire, qui risquent de rendre la capacité d'accueil de certaines installations actuelles insuffisante, notamment les piscines d'entreposage.

Philippe Knoche et Philippe Varin vont donc devoir présenter un plan stratégique sans faille pour parvenir à redresser Areva durablement.